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Pour la Russie, le monde a encore besoin du pétrole

  • Date de création: 07 juin 2021 21:39

(Agence Ecofin) - La Russie ne compte pas s'aligner sur les recommandations de l’Agence Internationale de l'Energie (AIE), qui appellent à mettre fin sans délai aux dépenses dans le pétrole et le gaz naturel en vue d'atteindre rapidement la neutralité carbone. 

Pour le pays eurasiatique, un des plus gros producteurs de pétrole au monde, les préconisations de l'Agence sont « irréalistes », et l’avenir est plutôt à un mix entre les énergies fossiles et renouvelables. C’est en tout cas la position qu'a défendu la semaine dernière, le vice-premier ministre russe, Alexander Novak.

« À mon avis, c'est une méthode simpliste. De plus, elle n'est pas réaliste », a déclaré le dirigeant russe à propos des préconisations de l'AIE, selon une traduction de propos recueillis en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, par le média CNBC« Je peux vous assurer que la Fédération de Russie, ses plans, sa stratégie [est de] continuer à investir à la fois dans le pétrole, le gaz et le charbon. Mais nous investissons également dans les énergies renouvelables, dans l'hydrogène, dans les voitures électriques et les stations de recharge électriques, de sorte que nous envisageons la prochaine décennie comme l'utilisation d'un mélange d'énergies renouvelables et de combustibles fossiles », a-t-il ajouté.

Une position partagée par l’Arabie Saoudite, qui ne compte pas non plus réduire sa production, malgré les pressions pour migrer vers les énergies renouvelables, dans le cadre de l’Accord de Paris.

L'Arabie saoudite « produit du pétrole et du gaz à faible coût et produit des énergies renouvelables. J'exhorte le monde à accepter cela comme une réalité : nous allons être les gagnants de toutes ces activités », avait en effet déclaré à ce sujet quelques jours plus tôt, le prince Abdulaziz bin Salman, ministre saoudien de l’énergie.

Ces positions antagonistes à celles d’AIE, interpellent doublement en Afrique. D’une part, en montrant que les gros producteurs défendent leurs intérêts économiques face aux enjeux climatiques. Sachant que plusieurs pays africains profitent ou dépendent également des recettes pétrolières, notamment le Nigeria, première économie du continent, ou encore l'Angola, l’Algérie ou la République du Congo. Et que plusieurs d’entre eux se positionnent également pour la fourniture de GNL (gaz naturel liquéfié), le produit qui tire principalement la « transition énergétique » pour l'heure.

Dans le même temps, l'Afrique, qui participe le moins à la pollution dans le monde, est l’une des régions les plus touchées par les conséquences du dérèglement climatique.

Ayi Renaud Dossavi

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