Climat : pour le GIEC, le pire est à venir
(Agence Ecofin) - Plus inquiet que jamais, le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme, sur l’évolution du climat dans les années à venir. Dans un projet de rapport, dont des extraits ont été obtenus par l’AFP et repris par plusieurs médias, ce groupe d’experts climat de l’ONU estime que le réchauffement climatique va avoir des effets dramatiques au niveau planétaire, et ce bien avant 2050; et que les conséquences vont s’accélérer, quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Des conséquences « parfois irréversibles »
« La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes », note le résumé technique de 137 pages. « L’humanité ne le peut pas ».
Selon le document, il faut encore abaisser le seuil au-delà duquel le réchauffement peut être considéré comme acceptable. Celui-ci était de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, voire +1,5°C, selon l’accord de Paris en 2015.
Désormais, pour le Giec, dépasser +1,5°C pourrait déjà entraîner « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles ». Notons que selon l’Organisation météorologique mondiale, la probabilité que ce seuil de +1,5°C sur une année soit dépassé dès 2025 est déjà de 40 %.
Un réchauffement climatique durable supérieur au seuil de +1,5°C aurait des "impacts irréversibles pour les systèmes humains et écologiques", avertit un projet de rapport des experts climat de l'ONU, obtenu en exclusivité par l' #AFP pic.twitter.com/hieaAfUnks
— Agence France-Presse (@afpfr) June 23, 2021
Défis africains
Cette actualité émerge dans le sillage des nombreuses promesses des plus gros pollueurs de la planète, de réduire significativement leurs émissions de CO2 d’ici 2030 et 2050.
Rappelons une fois encore que l’Afrique, l’un des continents qui émet le moins de gaz à effet de serre, reste une des régions les plus affectées par les impacts du dérèglement climatique.
Par exemple, à cause de la grande place qu’occupe l’agriculture, qui représente la majorité des moyens de subsistance sur le continent, le continent est un « point chaud » d'exposition et de vulnérabilité aux impacts de la variabilité et du changement climatiques, selon le rapport sur le climat en Afrique en 2019.
La même année, « l'Afrique a été gravement touchée par des événements météorologiques et climatiques extrêmes en 2019, notamment le cyclone tropical Idai, qui figure parmi les cyclones tropicaux les plus destructeurs jamais enregistrés dans l'hémisphère sud. »
Selon certaines projections du GIEC, les scénarios de réchauffement auront des effets dévastateurs sur la production agricole et la sécurité alimentaire.
Le Continent « devrait être le deuxième plus durement touché par les effets du changement climatique, immédiatement après les zones polaires », Selon l’Union Africaine.
Face à ces nombreux défis, le G7, lors de sa dernière réunion, a notamment promis des financements à hauteur de 100 milliards $, pour une « relance verte » dans les pays les moins nantis. Des ressources jugées « essentielles » par la Banque mondiale et le Forum économique mondial, dans un récent rapport sur le financement de la transition énergétique.
Ayi Renaud Dossavi
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