USA : Biden confirme un retrait de l'Afghanistan

(Agence Ecofin) - Les troupes américaines devraient se retirer complètement de l'Afghanistan cette année. Selon un calendrier annoncé par un haut responsable de l'administration Biden, l’ensemble des forces US devrait quitter le pays d’Asie du Sud, d’ici le 11 septembre prochain, date qui marque le 20e anniversaire des attentats contre les tours jumelles. Le Président américain devrait en faire l’annonce ce mercredi.

Selon la même source gouvernementale, Joe Biden a en effet déterminé « que la meilleure voie à suivre pour promouvoir les intérêts américains est de mettre fin à la guerre en Afghanistan après 20 ans, afin que nous puissions faire face à la menace mondiale telle qu'elle existe aujourd'hui, et non telle qu'elle était il y a vingt ans ». Ce faisant, il s'aligne plus ou moins avec la décision de retrait, prise par son sulfureux prédécesseur, Donald Trump, ayant débouché sur un accord entre Washington et les Talibans l’an dernier. 

Biden reporte le retrait des forces américaines d'Afghanistan à septembre https://t.co/SQYj9k8oPk

— ANADOLU AGENCY (FR) (@aa_french) April 13, 2021

Comme on pouvait s’y attendre, cette décision, aux retombées importantes pour la région afghane et la politique étrangère américaine, a du mal à faire l'unanimité. Ainsi, si une partie de la classe politique américaine soutient la décision de Biden, d’autres sources s'accordent à dire qu’un retrait américain (et occidental) entraînera un retour en force des talibans, opposés au gouvernement de Kaboul, avec un net recul en matière de libertés civiques. « Le gouvernement afghan aura du mal à tenir les talibans en échec si la coalition retire son soutien », indique ainsi la version non classifiée du rapport publié par le Bureau du directeur du renseignement national.

Après un retrait américain, « cette partie du monde, qui a déjà été la source des attaques du 11 septembre, pourrait devenir l'un des grands no man's lands où les terroristes internationaux pourraient se cacher à l'avenir », commente notamment Michael O'Hanlon, un ancien membre du conseil consultatif externe de la CIA et chercheur à la Brookings Institution.

Ceci étant, il s’agit visiblement de plier bagage et de quitter une zone qu’on n’a jamais vraiment pu contrôler depuis son occupation, face à l'opiniâtre résistance des talibans (qui excluent tout possible accord de paix tant que les forces occidentales seront présentes sur le territoire afghan).

Les Américains ne sont du reste pas les seuls occidentaux pressés de se retirer de ce pays, à la géopolitique complexe et difficile. C’est notamment le cas de l’Allemagne, deuxième plus gros contingent occidental à Kaboul, qui annonce qu'elle s'alignera sur les plans américains pour le retrait des troupes d'Afghanistan ( ministère de la Défense), dans la perspective d’un retrait coordonné de l’OTAN.

Ayi Renaud Dossavi

Lire aussi

L'OTAN restera en Afghanistan, pour l’instant

L'Iran se voit en médiateur dans le conflit afghan

Afghanistan : deux juges à la Cour suprême assassinées