(Agence Ecofin) - Le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a rencontré le chef politique des talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar, à Téhéran la semaine dernière, dans le cadre de discussions censées aider à la paix en Afghanistan.
Ce faisant, l'Iran apporte un soutien symbolique aux Talibans, en les reconnaissant de fait comme entités politiques légitimes. Un appui qui n’est pas du goût des autorités afghanes, qui y voient une immixtion de la puissance régionale iranienne dans leurs affaires internes. “Toute reconnaissance d'acteurs non étatiques par l'Iran n'encourage pas les relations d'Etat à Etat entre nos deux pays”, a déclaré un fonctionnaire afghan, selon le média The National.
La délégation politique des Talibans dirigée par Mullah Abdul Ghani Baradar qui est à Téhéran, s'est entretenue ce dimanche matin (31 janvier) avec le chef de la diplomatie iranienne, @JZarif https://t.co/zVXBVwEPSN
— ISNA International (@Isna_Int) January 31, 2021
Pour certains observateurs de la situation, cette reconnaissance de Téhéran lui permet d’exercer une certaine pression sur l’administration Biden qui devrait réexaminer de près l'accord de retrait négocié sous la direction de son prédécesseur Donald Trump, censé conduire à un départ des troupes américaines d’Afghanistan.
D’ailleurs, illustrant ces signaux, le chef de la diplomatie iranienne n’a pas manqué de déclarer que Washington n'était pas un "bon médiateur" dans ce conflit, tout en offrant l'aide de son pays, dans les pourparlers entre les insurgés et le gouvernement afghan.
Ces discussions étaient l’impasse depuis plus de 6 mois, sérieusement minées, notamment par de nombreuses agressions violentes et assassinats, perpétrés contre des politiques, des journalistes et des fonctionnaires d’Etat, attribués au talibans.
Ayi Renaud Dossavi
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