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Taxe-carbone : le débat mondial est ouvert

  • Date de création: 24 août 2021 17:53

(Agence Ecofin) - Les débats internationaux s’animent parmi les pays riches pour décider d'un mécanisme de limitation des consommations de carbone, dans la lutte contre le réchauffement climatique.

A quelques mois de la prochaine conférence sur le Climat (COP 26) en Grande-Bretagne, l'Union européenne a proposé en juillet dernier un système de taxes sur les importations dont l'intensité de carbone est supérieure à celle autorisée par les quotas européens.

Cette taxe serait appliquée sans tenir compte des niveaux de revenus de chaque pays exportateur. 

Le voisin turc, qui n’applique pas encore de taxe-carbone, perçoit déjà cette proposition comme une menace potentielle sur ses industries et ses exportations de fer, d'acier et de ciment, selon la Banque Européenne de reconstruction et de développement. Le pays est en effet le sixième partenaire commercial de l'UE.

De son côté, le FMI propose plutôt un mécanisme de prix-carbone plancher, en fonction du niveau de revenu des pays et de leur empreinte écologique.

Les États-Unis ne disposent pas d'un système de plafonnement et d'échange de type. Mais les démocrates au pouvoir travaillent sur une loi qui imposerait des droits de douane à partir de 2024 et s'appliquerait, pour commencer, à environ 12 % des importations américaines.

En Asie, région responsable de la moitié des émissions de CO2 de la planète, et où vivent près d'un milliard de personnes vulnérables aux changement climatique, seuls le Japon et Singapour ont mis en place une taxe carbone (environ $3/mt et $4/mt, respectivement).

Pour sa part, la Chine dispose plutôt d’un programme d'échange de droits d'émission de carbone, tout comme l'Indonésie, la Corée du Sud et le Vietnam, selon l'analyste économique IHS Markit.

Plusieurs pays africains sont déjà très impliqués dans ces discussions d’enjeu mondial. C’est le cas notamment de la République démocratique du Congo, du Cameroun et du Congo. Le président Etienne Tshisekedi de RDC a par exemple revendiqué un prix du carbone de 100 $/mt, pour préserver le bassin du Congo.

Ces différentes propositions interviennent alors que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU), a prévenu dans son dernier rapport que dépasser un réchauffement de +1,5°C pourrait déjà entraîner « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles » au niveau planétaire.

Selon des analystes du Brookings Institute, les pays riches devraient aider les moins riches à financer leur transition verte, au lieu d'imposer un mécanisme financier qui pénaliserait leurs exportations. « Alors que le débat sur la tarification du carbone se poursuit, les pays riches (...) devraient plutôt s'attacher à aider à mobiliser les financements dont la plupart des pays en développement ont besoin pour la transformation verte. », suggère un expert repris par le think tank américain.

Ayi Renaud Dossavi

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Ayi Renaud DOSSAVI
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