Covid-19 : l'OMS s'inquiète (encore) pour l’Afrique
(Agence Ecofin) - L'OMS a alerté hier d'une « troisième vague » de Covid-19 qui « s’amplifie et s’accélère » en Afrique, sur fond de hausse globale des cas, et de propagation des nouveaux variants jugés plus contagieux.
« Les cas de COVID-19 sont passés à plus de 116 500 au cours de la semaine se terminant le 13 juin, contre près de 91 000 cas la semaine précédente, après un mois d'augmentation progressive du nombre de cas qui a permis au continent de dépasser la barre des 5 millions de cas. », a indiqué le Bureau africain de l’OMS. « Dans 22 pays africains, soit près de 40 % des 54 nations africaines, le nombre de cas a augmenté de plus de 20 % au cours de la semaine qui s'est terminée le 13 juin. Au cours de la même semaine, le nombre de décès a augmenté de près de 15 % pour atteindre plus de 2 200 dans 36 pays. »
Ceci étant, il faut noter que s’il y a globalement une résurgence des cas, celle-ci n’a pas atteint encore atteint le pic de la “deuxième vague”. Et en y regardant de plus près, en valeur absolue, le nouveau pic est principalement porté par l'Afrique du Sud et les pays du Maghreb, en particulier la Tunisie, qui sont loin d’être représentatifs de l’ensemble du continent.
Dans le cas particulier de l’Afrique du Sud, le pays a enregistré mercredi plus de 13 000 nouveaux cas de Covid-19, sa plus forte hausse en 24 heures depuis janvier, selon les statistiques officielles. Mais elle n’a pas encore atteint le pic de sa première vague, et encore moins de la deuxième.
Le pays, qui reste de loin le plus touché du continent, totalise près de 1,8 million de cas recensés, et plus de 58 000 décès, soit à lui seul 42% de la mortalité globale africaine.
A titre de comparaison, une trentaine de pays n’ont pas connu de hausse de la mortalité, d’une semaine à l’autre, et 19 ont même connu une baisse.
Notons également que les pays africains ont significativement amélioré leurs accès aux tests Covid, et les ont systématisés pour les voyages aériens. Ceci fait monter mécaniquement les nombres de cas détectés, mais réduit également le risque d’exporter les contaminations d’un pays à l’autre.
Il faut également noter que ces nouvelles annonces de l’agence onusienne peuvent potentiellement affecter la perception des pays africains par leur partenaires économiques et des prêteurs internationaux, bien qu’ils soient, en valeur absolue, moins affectés en termes de décès (l’Afrique elle-même ne compte que 4% des décès dus au Covid dans le monde, pratiquement 5 fois moins que les USA, qui totalisent à ce jour plus de 600 000 morts).
Ces nouvelles alertes de l’OMS risqueraient ainsi d'entraîner un durcissement des conditions aux voyageurs africains, de la part de certains pays dans le monde, notamment Européens.
Ayi Renaud Dossavi
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