(Agence Ecofin) - Rien ne va plus entre Facebook et l’Australie. Le géant américain a en effet bloqué ce jeudi, tous les contenus d’actualité des utilisateurs dans le pays, dans le bras de fer qui l’oppose au gouvernement australien, à cause d’un projet de loi, qui impose à Facebook et à Google de payer pour reprendre les médias en ligne. Une législation vivement critiquée par l’entreprise de Mark Zuckerberg.
Le Réseau social a causé ainsi une levée de boucliers généralisée, avec des dénonciations de groupes de médias, des politiciens et des groupes de défense des droits de l'homme en Australie et ailleurs. Le gouvernement australien a ainsi condamné cette décision qui a également empêché certaines communications gouvernementales, comme des messages sur les services d'urgence et de santé (à 3 jours trois jours seulement du lancement d'un programme national de vaccination COVID-19).
Si c'était encore possible hier soir, ce n'est plus le cas : impossible de partager sur Facebook un article issu de la presse australienne, même en France.
— marc rees (@reesmarc) February 18, 2021
Par ex., celui-ci, qui relate une comparaison avec le régime Nord-Coréen. https://t.co/9y03QK0CuQ#FacebookAustralia pic.twitter.com/p5FRHuPzNR
« C'est une attaque contre une nation souveraine », a déclaré le ministre de la santé Greg Hunt au Parlement. « C'est une attaque contre la liberté des gens et, en particulier, c'est un abus total du pouvoir de ce marché des grandes technologies et de leur contrôle sur la technologie ».
Une approche radicale et surprenante de la part de Facebook, d’autant plus frappante qu’elle tranche avec celle de Google qui, après des menaces, a finalement transigé, en mettant en place des accords de licence de contenu avec les entreprises médiatiques australiennes.
Ceci marque du reste un pas important, et mémorable, dans les relations entre ce gouvernement, les médias et les très puissantes sociétés de la Tech. Pour plusieurs observateurs, c'est également un signal que ne manqueront pas de relever les nations du monde, riches comme moins riches. « Les actions de Facebook étaient inutiles, elles étaient lourdes et elles vont nuire à sa réputation ici en Australie », a ainsi prévenu Josh Frydenberg, Ministre des Finances australien.
Ayi Renaud Dossavi
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