La Corée du Sud craint un effondrement démographique

(Agence Ecofin) - La Corée du Sud annonce la mise en place d’une task-force, pour travailler sur sa politique démographique, dès le mois prochain, selon l’agence Yonhap. Pour ces experts, il s’agira surtout de contrer le risque futur de baisse drastique de la population active (une “falaise démographique''), alors que le pays est confronté à une faible natalité chronique, et un vieillissement accéléré de sa population.

Lutter contre la "grève des naissances" en Corée du Sud : passionnant papier sur la culture du travail, la démographie, la pression sociale. https://t.co/6FsUDEM6TE #AFP par @allyjung pic.twitter.com/HjwXh5GRXO

— Agence France-Presse (@afpfr) January 19, 2018

A titre d’exemple, l'indice synthétique de fécondité (le nombre moyen d'enfants qu'une femme porte au cours de sa vie ) était de 0,92 en 2019, soit moins de 1, pour la deuxième année consécutive (il faut au moins un indice de 2, pour permettre le maintien démographique).

Pire encore, en 2020, le nombre de décès a dépassé pour la première fois celui des nouveau-nés, ce qui met déjà la population sur une pente descendante.

Le fait démographique étant lié au contexte socio-économique, la situation inquiète en particulier le ministère de l’économie, dans la perspective d’une population de plus en plus vieille, avec moins de travailleurs actifs pour supporter l’économie réelle, tirer la consommation, ou encore payer les retraites des plus âgés.

En attendant un hypothétique rebond, Séoul envisage de premières mesures, pour atténuer les retombées socio-économiques d'un rétrécissement de son pool de travailleurs. Notamment, d'aider davantage de femmes à rester dans la vie active, d’aider les seniors baby-boomers (nés entre 1955 et 1963), à créer des entreprises et développer des carrières après la retraite.

De même, la question du report de l’âge de la retraite, à l’instar des pays occidentaux, est également sur la table. 

Pour rappel, selon le World Population Prospects 2017, la Corée du Sud avait un des plus bas indices de fécondité au monde en 2016,  à 1,172. En comparaison, tout au sommet de cet indice, on trouvait neuf pays africains ( Niger, Somalie, RD Congo, Mali, Tchad, Burundi, Angola, Ouganda, Nigeria), allant d'un taux de fécondité de 7,239, à 5,526. 

Ayi Renaud Dossavi