Erdogan menace de détruire tout sur son passage

(Agence Ecofin) - Erdogan montre les muscles. Alors que son ministre des Affaires étrangères s'est dit prêt mardi à « un dialogue pour un partage équitable », Recep Tayyip Erdogan est apparu mercredi plus incisif sur la question des droits d’accès à la Méditerranée, la mer Egée et la mer Noire.

S'exprimant lors d'un événement commémorant la victoire militaire des Turcs Seldjoukides sur l'empire byzantin au 11ème siècle à Malazgirt, Erdogan a appelé ses homologues à éviter les erreurs qui, selon lui, entraîneraient leur destruction. La Turquie ferait tout ce qui est nécessaire pour obtenir ses droits dans la mer Noire, la mer Égée et la Méditerranée, a insisté le président turc, dans un discours aux relents belliqueux.

« Nous invitons nos interlocuteurs à se reprendre et à éviter toute erreur qui signerait leur perte », a-t-il prévenu. Et de poursuivre : « Il faut désormais que tout le monde voit que la Turquie n'est plus un pays dont on peut tester la patience, la détermination, les moyens et le courage ».

Mardi, l’Allemagne longtemps restée en retrait, contrairement à la France, a exhorté Grecs et Turcs à privilégier le dialogue et à ne pas « jouer avec le feu » en Méditerranée. Pour le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas, les exercices militaires rivaux qui sont menés actuellement au large de la Crète font le lit à la dégénérescence. « La moindre étincelle peut conduire à une catastrophe », a averti Maas alors qu’il était à Athènes.

Pour rappel, les tensions ont monté d’un cran depuis la découverte de gisements de gaz au large d’Israël, de l’Egypte, de la Grèce et de Chypre. Un pacte gréco-égyptien de délimitation maritime pour court-circuiter celui précédemment conclu par la Libye et la Turquie avait provoqué la colère d’Ankara. Ankara affirme qu'il n'y a pas de frontière maritime commune entre la Grèce et l'Égypte, et compte s’arroger de larges zones économiques exclusives considérées grecques et chypriotes.

Fiacre Kakpo