(Agence Ecofin) - Tout a commencé samedi par une allocution télévisée prononcée par le président turc Recep Tayyip Erdogan. Le dirigeant, qui avait deux semaines auparavant dénoncé les propos de son homologue français Emmanuel Macron sur le « séparatisme islamiste » et la « nécessité de structurer l’islam », a cette fois fait des déclarations sur sa santé mentale, en fustigeant son attitude envers les musulmans de France.
« Tout ce qu’on peut dire d’un chef d’Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c’est : Allez d’abord faire des examens de santé mentale », a déclaré l’homme fort d’Ankara avant d’inviter Macron à « se faire soigner ».
Le président turc Recep Tayyip Erdogan dénonce l'attitude d'Emmanuel Macron envers les musulmans de France et l'appelle à subir un "examen de santé mentale" #AFP pic.twitter.com/KK0uJ6iqCB
— Agence France-Presse (@afpfr) October 24, 2020
La réaction n’a pas tardé du côté de l’Elysée, où les propos du présidents turcs ont été jugés « inacceptables », outranciers et grossiers : « Nous exigeons d’Erdogan qu’il change le cours de sa politique car elle est dangereuse à tous points de vue. Nous n’entrons pas dans des polémiques inutiles et n’acceptons pas les insultes », a rétorqué Paris avant de rappeler dans la foulée son ambassadeur pour des consultations, une première dans l’histoire des relations entre les deux pays selon plusieurs médias locaux.
Erdogan persiste
L’action, présentée comme « un signal fort » par les autorités françaises qui ont également noté « l’absence de message de condoléances et de soutien du président turc après l’assassinat de Samuel Paty », l’enseignant décapité il y a une semaine à Paris par un islamiste, n’a semble-t-il aucunement ébranlé le leader turc. Ce dimanche, Erdogan en a remis une couche, invitant de nouveau Macron « à subir des examens ».
Vague d’indignation
Dans l’hexagone, les réactions se succèdent, saluant le rappel de l’ambassadeur.
Le président français insulté de nouveau par #Erdogan. Je demande de nouveaux des mesures fortes :
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) October 25, 2020
1️⃣ Rappeler notre ambassadeur
2️⃣ Sortie de la Turquie de l'OTAN
3️⃣ Fin de toute négociation pour son entrée dans l'U.E
4️⃣ Sanctions économiques pic.twitter.com/82dMtYuTVR
Les relations entre Ankara et Paris se sont délitées ces dernières années, les pierres d’achoppement s’étant multipliées au fil des évènements dans la région : Syrie, Libye, tensions en Méditerranée, Grèce, Haut-Karabakh.
Octave A. Bruce
Meknès, Maroc.