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Brexit : vers un "No Deal"

  • Date de création: 11 décembre 2020 13:38

(Agence Ecofin) - Le "No Deal" s’avère de plus en plus plausible dans le divorce entre Royaume-Uni et de l'Union Européenne. Les négociations piétinent toujours et les deux parties campent sur leurs positions. 

L’option d’une sortie sans accord est considérée comme la plus probable, non seulement par Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, mais aussi par le Premier ministre anglais, Boris Johnson, qui estime qu’il y a une « forte possibilité » que ces négociations sur leur future relation commerciale n'aboutissent sur un échec. Cet aveu fait suite à un dîner entre les deux managers européens, au sortir duquel chacun semble comprendre les positions de l’autre, sans y adhérer. 

« Il y a maintenant une forte possibilité que nous ayons une solution qui soit davantage comme la relation de l’Australie avec l'UE » (c'est-à-dire une absence d'accord), a ainsi déclaré le dirigeant britannique devant les médias anglais. Ceci étant, « nous n'arrêtons pas les discussions, nous continuerons à négocier », ajoute-il, alors même que des ordres ont été donnés, pour préparer une sortie sans accord. Rappelons à cet effet que l'Angleterre a déjà établi de nombreux accords commerciaux "Post-Brexit", avec plusieurs pays dans le monde, notamment en Afrique, pour assurer la continuité des relations, hors UE. 

De son côté, Bruxelles a également présenté des mesures d'urgence, en l'absence d'accord.

Difficile de dire, cependant, si ces "préparatifs" sont une ultime manœuvre de la part des protagonistes, afin d’amener son interlocuteur à être plus conciliant, ou si le vin est vraiment tiré. Au cœur de leur désaccord, il y a surtout des questions de souveraineté, sur lesquelles Londres reste plutôt intraitable. 

« Il y a ces deux domaines qui sont en suspens et qu'aucun Premier ministre raisonnable ne pourrait accepter. (...) A savoir, nous devons contrôler nos propres eaux souveraines et en particulier notre politique de pêche », explique ainsi le ministre de la culture anglais, Oliver Dowden, « Et, en quittant l'UE, nous devrions être libres de fixer nos propres règles et règlements et ne pas être pénalisés si l'UE modifie ses règlements et que nous ne les respectons pas ».

En attendant, d’un point de vue commercial, un “No deal” pourrait s’avérer onéreux pour l'Angleterre, dans un premier temps, en particulier chez les petits commerçants et supermarchés. Ainsi, selon le British Retail Consortium (consortium des distributeurs britanniques), dans cette éventualité, 85% des produits alimentaires achetés de l’Europe devraient faire face à des droits de douane de plus de 5%. Cette hausse brusque des coûts forcerait les détaillants à augmenter le prix des denrées alimentaires. A court terme, le pays pourrait se retrouver face à une “bombe tarifaire” de 3 milliards de Livres Sterling.

Ayi Renaud Dossavi




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