(Agence Ecofin) - La situation sécuritaire en Afghanistan se dégrade rapidement depuis l’amorce du retrait des armées américaines du pays, 20 ans après leur arrivée. Elle pourrait bientôt atteindre un pic critique, ce qui préoccupe l’administration Biden.
C’est à nouveau le branle-bas de combat en Afghanistan, depuis l’entame du processus de retrait des troupes américaines qui ont libéré l’aérodrome de Bagram, il y a quelques jours. Déchainés, les talibans multiplient les offensives contre le gouvernement, et ont pris jeudi le contrôle de l’important poste-frontière d’Islam Qala, dans l’ouest. C’est désormais une vaste portion de territoire qu’ils ont investi (plus de 130 districts), forçant sans cesse les troupes de Kaboul à reculer.
Incroyable image des #femmes afghanes armées qui sont prêtes à protéger la ville montagneuse de Ghor, centre d’#Afghanistan. 13 quartiers sont tombés aux mains des talibans ces dernières 24 heures. pic.twitter.com/JVy8PJV8L5
— Mortaza (@mortazabehboudi) July 4, 2021
Si pour les USA, toute implication militaire directe semble proscrite jusqu’à nouvel ordre, l’administration Biden ne s’en lave pas complètement les mains. Elle semble très préoccupée par le danger d’une guerre civile qui plongerait le pays dans le chaos après le 31 août, date butoir pour le départ définitif de ses troupes. Le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a lancé l’alerte, appelant les bonnes volontés à tout mettre en œuvre pour trouver une solution pacifique.
The security situation in Afghanistan only argues more for international pressure to have a negotiated political settlement to end this conflict, and give the Afghan people they government they want and they deserve. The entire world can help by continuing this push. https://t.co/0D7rhUPHGT
— Secretary of Defense Lloyd J. Austin III (@SecDef) July 9, 2021
Moscou, qui accueille présentement une délégation talibane, souhaite aussi l’apaisement des tensions et l’aboutissement des négociations entre les parties rivales. Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères a appelé à de la retenue, et à éviter que le conflit s’étende. Un appel auquel Suhail Shaheen (photo), un représentant des talibans, s’est déclaré réceptif. Selon lui, son mouvement ne vise pas à monopoliser le pouvoir en Afghanistan et n’est pas contre un accord négocié.
The activity of the Taliban in #Afghanistan may bring about a worsening of the humanitarian situation in the country, Russian Foreign Ministry spokeswoman Maria Zakharova told a news briefing on Thursday cited by TASS. pic.twitter.com/0rViUwXYls
— The Killid Group (@TheKillidGroup) July 2, 2021
Il a par ailleurs lancé une opération séduction auprès de la Chine, dont il espère manifestement obtenir l’appui dans les bras de fer, diplomatiques comme militaires, qui se profilent. Suhail Shaheen a garanti que les entreprises et biens, ainsi que les ressortissants chinois dans le pays seraient protégés envers et contre tout.
Feriol Bewa
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.