C’est une première, l’eau devient un produit spéculatif sur un marché financier. En effet, aux USA, des contrats à termes adossés à l’indice Nasdaq Veles California Water, s’échangent désormais au Chicago Mercantile Exchange (CME), principale place de marché américaine des contrats à terme.
A la clôture en ce début de semaine, le titre financier vendu sous le ticket NQH2O, clôturait au prix de 496 dollars par pied d'acre (environ 1233,5 m3). Depuis, les contrats à terme pour une livraison en janvier 2021, ont entamé leur progression.
Today, @CMEGroup launches a futures contract on the @Nasdaq Veles California Water Index (NQH2O), allowing investors to manage the price risk associated with the scarcity of water in the largest water market in the U.S.
— Nasdaq (@Nasdaq) December 7, 2020
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Si ce nouveau titre est censé aider les agriculteurs (occidentaux, essentiellement) à se prémunir d'éventuelles fluctuations du prix de l’eau, il pourrait servir d'indicateur de rareté pour la ressouce, dans un contexte de demande toujours en hausse, de dérèglement climatique, et d’accentuation des appétits mondiaux (notamment pour alimenter l’agriculture intensive, très vorace en eau).
L’or bleu devient, en effet, de plus en plus précieux et rare à l’échelle de la planète. Si l’Afrique connaît plusieurs foyers traditionnels de stress hydrique (Sahel et Corne, notamment), il en va de même dans certaines partie de l'amérique latine (au Mexique et au nord-est du Brésil), et dans des régions très peuplées d'Asie: en Chine et en Inde.
Notons par ailleurs que le continent africain possède une des plus importantes réserves en eau du monde, mais manque d'infrastructures pour sa distribution et son assainissement. A titre d’exemple, son sous-sol recèle 660 000 kilomètres cubes de réserves, 100 fois plus que la quantité d’eau en surface. De quoi susciter de nouvelles convoitises ou prédations, dans un contexte de raréfaction progressive au niveau mondial.
Ayi Renaud Dossavi
Nairobi, Kenya - Kenyatta International Conference Center