Inde : une réforme agricole a du mal à passer

(Agence Ecofin) - En Inde, l'Autorité publique fait face depuis plusieurs semaines au mécontentement des fermiers, qui protestent contre de récentes réformes agricoles.

Si, selon le gouvernement Modi, ces nouveaux textes veulent réviser des procédures d'achat jugées désuètes, et donner davantage de « marge de manœuvre » aux agriculteurs pour vendre leurs produits, ces derniers y semblent majoritairement hostiles. En effet, il sont depuis des milliers à manifester -  entre autres par des sit-in dans la périphérie de la capitale New-Delhi, et en bloquant les autoroutes - contre la réforme qui, selon eux, menace leurs moyens de subsistance.

Les agriculteurs craignent notamment que la législation ne finisse par démanteler les marchés réglementés, et par permettre au gouvernement de ne plus acheter du blé et du riz à des prix garantis comme de coutume, ce qui les laisserait seuls face aux lois du marché. « Les agriculteurs ont clairement fait savoir aux ministres qu'ils veulent que le gouvernement abroge les lois », a déclaré Jagjit Singh Dhalewal, un haut responsable de l’union des agriculteurs, en marge de longues heures de discussions avec le gouvernement. Les négociations, dans l’impasse, doivent reprendre mercredi prochain. 

Over 300,000 farmers in India are protesting against new laws that could destroy their livelihood. Farmers make up more than 50% of India's workforce. pic.twitter.com/2NkzQTTcNI

— AJ+ (@ajplus) December 6, 2020

Ces manifestations, qui mettent à l’épreuve la capacité du Premier ministre  Narendra Modi à réformer le secteur agricole, sont notamment poussées par d’influents groupes d'agriculteurs, basés dans les États céréaliers de l'Haryana et du Pendjab (dans la région Nord du Sous-continent).

En Inde, l’agriculture emploie des centaines de millions de citoyens, près de la moitié de ses 1,3 milliard d'habitants, et pèse quelque 15 % des 2900 milliards $ de son économie.

Ayi Renaud Dossavi