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vendredi, 04 novembre 2011 16:16

Côté d’Ivoire: le retour à un Organe public de régulation et de stabilisation du cacao

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Le gouvernement ivoirien a présenté, mercredi 2 novembre, la réforme très attendue du secteur caco-café. Il est principalement prévu le retour à un « organe de régulation et de stabilisation » de la filière du cacao.

Après une décennie de libéralisation aux conséquences néfastes, les discussions virulentes entre le gouvernement, la Banque mondiale et les grands groupes chocolatiers ont finalement abouti au projet d’un organe public de régulation remplaçant les différents organismes existants. Mamadou Sangfowa Coulibaly (photo), ministre de l’Agriculture, précise clairement qu’ « il ne faut pas voir un rôle de monopôle de l’Etat sur la filière ». Il ajoute qu’il s’agit en réalité « de faire en sorte que l’Etat puisse avoir un regard et que le jeu de la concurrence et de l’économie se fasse ». L’Etat se place dès lors en « premier protecteur » des paysans et de leurs intérêts.

Par ailleurs, la réforme prévoit également un « prix minimum » garanti aux producteurs. Il sera compris entre 50 et 60% du prix international. Cette solution répond notamment à un réel appauvrissement des producteurs du à des prix trop bas. Ainsi pour l’année 2011-2012 le prix du caco a été fixé à 1000 Francs CFA le kilo. Or, selon les producteurs, les acheteurs de ne respectent pas ce prix. Les producteurs ne perçoivent ainsi pas plus de 20 à 30% du prix international, notamment en raison d’une fiscalité pesante.

Désormais les exportateurs internationaux travailleront avec les coopératives et achèteront la production au prix fixé et garanti par le nouvel organe public.

Le ministre de l’agriculture a également annoncé le retour à un système de vente par anticipation de 70 à 80% de la récolte d’une année sur l’autre dans le but de « minimiser les fluctuations des cours internationaux » ainsi que de « garantir les prix » payés aux paysans.

Les ambitions du projet sont plus larges puisque il s’agirait également de développer de meilleures pratiques agricoles ainsi qu’un appui à la recherche sur les variétés et la lutte contre maladies et parasites. Le gouvernement envisage ainsi d’accroitre le taux de transformation avec pour objectif de passer de 21 à 30% de la production pour le café et de 35 à 50% pour le cacao d’ici 2015.

L’ensemble de la réforme fait face au constat négatif de plusieurs années de libéralisation ayant entrainé un appauvrissement des producteurs et une perte des parts de marché du pays concernant cette filière, ce qui s’ajoute au fléau des détournements massifs. Or la Côte d’Ivoire demeure le premier producteur mondial de cacao avec 35 % de parts de marché. C’est notamment pour ces raisons que le FMI et la Banque mondial ont exercé d’importantes pressions sur le pays pour que soit mise en place une réforme considérée comme la condition majeure pour un allègement de la dette ivoirienne.

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