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Burundi : des « rebelles repentis » font des aveux à la télévision publique

  • Date de création: 23 mars 2016 11:37

(Agence Ecofin) - Samedi 19 mars 2016, une séquence télé peu ordinaire a été diffusée par la Radio-télévision nationale du Burundi (Rtnb). Durant 30 minutes, il y a eu le passage de 2 anciens « rebelles » au pouvoir aujourd’hui « repentis ». Selon Radio France International, la police burundaise avait annoncé que ces ex « criminels terroristes » feraient des aveux fracassants.

On les a donc vus à l’écran avouer qu’ils ont commis des crimes commandités par des opposants. Le premier des « repentis », qui s’appelle Clovis, affirme qu’il faisait partie des 4 personnes envoyées par l’opposant Alexis Sinduhije mettre le feu au supermarché chinois le T2000 en septembre 2015. L’enquête judiciaire avait pourtant retenu la thèse de l’accident.

Le même Alexis Sinduhije est accusé d’avoir commandité l’assassinat de 3 vieilles religieuses italiennes au nord de la capitale burundaise en 2014. Or, la police a avait attribué le crime à une déséquilibré mental. Toujours à propos de ces crimes, la Radio publique africaine avait diffusé en février 2015 des enregistrements d’un homme qui se présentait comme un des assassins, mais surtout mettait en cause le général Adolphe Nshimirimana, chargé de mission à la présidence de la République et ancien chef des services secrets. La diffusion de ces enregistrements avait valu l’incarcération du directeur de la radio, Bob Rugurika.

Clovis, l’ex-rebelle, a aussi confié que des journalistes occidentaux, notamment ceux du journal français « Le Monde », ont présenté des images supposées prises au Burundi alors que ceux-ci n’étaient pas dans le pays.

Le second repenti a dédouané les policiers et les militaires burundais accusés d’avoir commis des viols. Il a démonté le rapport de l’organisation Human Rights Watch qui, selon lui, s’est appuyée sur des viols simulés.

La séquence diffusée à la télévision publique burundaise a suscité un vif débat dans le pays. Selon les partisans du président Pierre Nkurunziza (photo), il y a là les preuves d’un « complot mondial ». Or, les opposants au pouvoir en place dénoncent une campagne de communication destinée à laver l’image du régime Nkurunziza dans les médias publics après avoir embrigadé la presse indépendante.

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