(Agence Ecofin) - Au Burundi, le procureur de la République a autorisé la réouverture du studio radio de la Maison de la presse. L’infrastructure avait été fermée parce que certains médias y produisaient des reportages et des émissions sur les manifestations contre le président de la République, Pierre Nkurunziza.
Le studio est ouvert mais n’est pas accessible à certains médias pour « raison d’enquête judiciaire », précise la lettre du procureur de la République adressée à la présidente de la maison de la presse, Denise Mugugu. Le contenu de cette correspondance est rapporté par Reporters sans frontières.
Les médias visés par l’interdiction du procureur sont Radio publique africaine, Radio Bonesha Fm, Radio télévision Renaissance, Radio Isanganiro et Radio Humuriza Fm.
Toutes sont des stations privées connues pour leur indépendance vis-à-vis des autorités burundaises. Par contre, la radio Rema qui défend le gouvernement n’est pas concernée alors qu’elle fait aussi l’objet d’une enquête judiciaire.
Au lendemain du coup d’Etat manqué des 13 et 14 mai dernier, la présidence de la République a instruit une enquête judiciaire qui s’élargit aux médias. Le directeur de la Radiotélévision Renaissance, Innocent Muhozi, a été entendu sur la diffusion par son média du message des putschistes. Il est le seul patron de média indépendant encore au Burundi. Les autres ont pris la route de l’exil, après avoir été victimes d’intimidations et des menaces de morts.
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