(Agence Ecofin) - A Madagascar, le nouveau Code de la communication adopté par le Parlement a été déclaré conforme à la constitution par la Haute Cour constitutionnelle depuis ce 12 août 2016. Pourtant, la presse continue de dénoncer le texte en attendant que celui-ci soit promulgué par le président de la République.
Les membres de la plateforme Rohy se sont réunis ce 16 août 2016 au Centre de presse Malagasy. Ils ont rendu publique une déclaration qui, le même jour, a récolté une centaine de signatures de journalistes. Les professionnels de l’information appellent ainsi le chef de l’Etat à ne pas promulguer le Code de la communication. Ils demandent une reprise des discussions afin d’aboutir à un texte consensuel et accepté de tous, un consensus qui fait défaut depuis que la loi n’était encore qu’un projet en débat au Parlement.
L’une des principales dénonciations de la presse porte sur les peines privatives de liberté. Les journalistes pourraient en effet aller en prison pour avoir parlé de la vie privée des politiciens ou critiqué les actions de l’Etat, selon l’article 20 du texte de loi. Aussi, la diffamation d’un agent public ou d’une entité de l’Etat expose à une peine de prison de 2 à 5 ans et une amende de 2 millions à 100 millions d’ariary (entre 610 et 30 501 dollars américains).
L’action de la plateforme Rohy rejoint les appels lancés par le Mouvement pour la liberté d’expression, le Groupement des éditeurs de presse d’information et multimédia de Madagascar (Gepimm), la société civile malgache ainsi que plusieurs organisations internationales de défense de la liberté de la presse. Madagascar a déjà connu plusieurs marches et manifestations contre le Code de la communication. Mais ni le Parlement ni le gouvernement n’a reculé.
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