(Agence Ecofin) - A Madagascar, le bras de fer se poursuit entre la presse et les autorités du pays à propos du projet de loi portant Code de la communication. Le texte, qui doit être voté à l’Assemblée nationale ce 1er juillet 2016, a déjà été adopté à l’unanimité par le Senat. Pour protester contre le projet de loi très critiqué, les médias privés annoncent une journée sans presse, sans journaux à la radio et à la télé, en clair une journée sans information. « La négociation avec l’Assemblée nationale a échoué (…). On a donc décidé qu’il n’y aura pas de presse écrite, pas de journal télévisé ni de journal radio », a déclaré le journaliste Fetra Rakotondrasoa, porte-parole du Mouvement des journalistes pour le code de la communication.
Il s’agit de durcir le mouvement après la énième manifestation organisé hier, 30 juin 2016, devant l’Assemblée nationale. Y ont pris part une centaine de personnes : des journalistes, des blogueurs et des citoyens lambda. Dans un communiqué, le Groupement des éditeurs de presse d’information et du multimédia de Madagascar (Gepimm) a prévenu que l’adoption du projet de loi conduira à « une rupture inévitable et irréversible du dialogue » avec l’Etat.
Le projet de loi est qualifié de liberticide.
La corporation des journalistes ne se reconnaît plus dans le texte qui avait été préparé lors des concertations. L’une des principales dénonciations porte sur les peines de prison prévues. Les journalistes pourraient aller en prison pour avoir parlé de la privée des politiciens et critiqué les actions de l’Etat, selon l’article 20 du texte de loi. La diffamation d’un agent public ou une entité de l’Etat expose en effet à une peine de prison de 2 à 5 ans et une amende de 2 millions à 100 millions d’ariary (entre 610 et 30 501 dollars américains). Cette peine est jugée lourde dans la mesure où la pédophilie par exemple est punie d’une amende allant de 2 millions à 10 millions d’ariary.
Lire aussi:
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.