(Agence Ecofin) - Opération rétropédalage à la SABC. Le groupe audiovisuel public d’Afrique du Sud autorise à nouveau la couverture de toutes les manifestations publiques dans le pays, même celles qui sont violentes. La SABC se conforme ainsi à l’injonction faite il y a une dizaine de jours par l’autorité indépendante des communications (Independent Communications Authority of South Africa-ICASA).
Ce 20 juillet 2016, le porte-parole de l’organe de régulation, Paseka Maleka, a déclaré : « la SABC a informé l’Icasa qu’elle respectera l’ordre du conseil, avec effet immédiat ». Le groupe audiovisuel public, par la voix du président de son conseil d’administration, avait préalablement déclaré que la SABC ne s’exécuterait pas et saisirait d’ailleurs la justice contre la décision de l’Icasa. Pendant plusieurs semaines, les dirigeants de l’audiovisuel public ont défendu la mesure prise en mai 2016 d’interdire la couverture des manifestations violentes dans le pays. Le directeur des opérations, Hlaudi Motsoeneng (photo), auteur de cette interdiction, avait expliqué que la diffusion des manifestations violentes n’était pas nécessaire, d’autant plus que le groupe audiovisuel public a la mission d’éduquer les citoyens. Le porte-parole de la SABC, Kaizer Kganyago, avait ajouté : « Les images de violence à la télévision publique encouragent les gens d’autres communautés à penser qu’ils doivent faire pareil. Au finish, on détruit le bien appartenant au peuple d’Afrique du Sud ».
Ces explications n’avaient pas empêché le tollé général. Des manifestations avaient alors été organisées dans le pays. La Fondation Helen Suzman avait, en guise de protestation, saisi le Tribunal de grande instance contre la SABC. Suspendus puis licenciés pour avoir joint leurs voix à la critique, huit journalistes du groupe ont également saisi les tribunaux. Quant au directeur général par intérim, il a préféré démissionner pour dénoncer la gestion de groupe audiovisuel public.
Finalement, la SABC est revenue sur sa mesure éditoriale. Mais elle ne s’est pas prononcée sur le sort des employés renvoyés. La crise est donc loin d’être terminée.
Assongmo Necdem
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