(Agence Ecofin) - Dans sa lettre de démission, Jimi Matthews (photo) était resté allusif quant aux raisons de son départ de la SABC, le groupe audiovisuel public en Afrique du Sud. Selon Radio France Internationale, l’ex-directeur général a apporté quelques précisions au cours d’une émission sur une chaîne de télévision privée.
Jimi Matthews dénonce une ingérence politique dans la gestion de la SABC. Il cite, à titre illustratif, le traitement accordé à certains sujets. Il y a par exemple les dernières élections générales de 2014 et le cas de Julius Malema, transfuge de l’ANC, le parti au pouvoir. La direction de la SABC avait demandé aux journalistes de limiter la couverture médiatique faite à Malema dont le parti politique et la popularité devenaient une menace pour l’ANC.
Jimi Matthews réitère ce qu’il avait déjà dit dans sa lettre de démission. A savoir que la SABC fonctionne selon les méthodes autoritaires de Hlaudi Motsoeneng, le directeur des opérations du média. Ce dernier serait à l’origine des sanctions et des procédures disciplinaires engagées contre plusieurs journalistes. Aux uns, il est reproché d’avoir osé contester la décision selon laquelle la SABC ne couvre plus les manifestations violentes. La faute des autres est d’avoir apporté un soutien à leurs collègues.
Sur l’interdiction de couvrir les manifestations violentes, l’ANC, le parti au pouvoir, s’est désolidarisé de la SABC, par la voix de son chef du département communication, Jackson Mthembu. Ce dernier indique que la mesure est anticonstitutionnelle, car la SABC viole, à la fois, la liberté d’expression des Sud-africains, mais aussi leur droit d’accès à l’information. Jackson Mthembu précise que l’ANC n’est, en rien, mêlé à la décision prise par le groupe audiovisuel public.
Assongmo Necdem
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