(Agence Ecofin) - Le Conseil constitutionnel du Burkina Faso a déclaré, le 25 août, 42 partisans du président déchu Blaise Compaoré «inéligibles» aux législatives d'octobre qui se tiendront concomitamment avec la présidentielle.
Ces ex-collaborateurs de M. Compaoré, parmi lesquels figurent Eddie Constance Komboïgo, le patron du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, le parti de Compaoré) et Me Gilbert Noël Ouédraogo (photo), chef de l'Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), sont coupables d'avoir «activement» soutenu le projet de révision de la Constitution d'octobre 2014, destinée à permettre à M. Compaoré de briguer un nouveau mandat. MM. Komboïgo et Ouédraogo se sont également déclarées candidats à la présidentielle.
Deux anciens ministres du dernier gouvernement de M. Compaoré, Toussaint Abel Coulibaly (Aménagement du territoire et Décentralisation) et Amadou Diemdioda Dicko (délégué à l'Alphabétisation) ont également été déclarés «inéligibles». Le reste est constitué d'anciens députés et d'acteurs de la société civile proches de l’ancien régime.
Les députés du Conseil national de transition (CNT), l'assemblée intérimaire au Burkina Faso, ont voté, en avril, un code électoral stipulant l’inéligibilité des personnes ayant soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l'alternance politique.
La Cour de justice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a avait invalidé, en juillet dernier, le nouveau code électoral du Burkina Faso, qui interdit aux pro-Compaoré de se présenter à la présidentielle d'octobre, estimant que les dispositions de ce texte constituent «une violation flagrante des droits de l'Homme, des libertés d'opinion, y compris politique, notamment la liberté de participer aux élections et d'être élu».
Les juges du Conseil constitutionnel ont cependant affirmé que «l'Etat du Burkina Faso n'a pas mis en œuvre la décision ( ) de la Cour de justice de la Cédéao» et que le code électoral excluant les pro-Compaoré des futures élections «reste en vigueur».
Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours.
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