(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, le gouvernement veut renforcer son contrôle sur la SABC, le groupe audiovisuel public, qui compte 5 chaînes de télévision et une vingtaine de stations de radio nationales et régionales. Ce vendredi 4 décembre 2015, la ministre de la Communication, Faith Muthambi (photo), a introduit au Parlement un projet de loi qui lui donne un pouvoir dans la nomination des membres du conseil d’administration de la SABC.
« Les 9 membres non-exécutifs du Conseil doivent être nommés par le Président sur l’avis du ministre », prescrit le nouveau texte.
Jusqu’ici, c’est le Parlement sud-africain qui sélectionne les candidats à l’entrée au conseil d’administration, puis envoie la liste au président de la République qui procède aux nominations. Avec la nouvelle loi, le ministre de la Communication va nommer un comité qui l’aidera à faire des propositions au chef de l’Etat. Ainsi, le Parlement n’interviendra plus. Par ailleurs, le projet de loi réduit à 9 le nombre de membres non exécutifs du conseil d’administration. Ils sont 12 jusqu’ici.
Le parti DA (Democratic Alliance) a dénoncé le texte qu’il a d’ores et déjà qualifié d’anticonstitutionnel. Selon le porte-parole de ce parti d’opposition, Phumzile Van Damme, la ministre de la Communication veut enlever à la SABC ce qui lui reste d’indépendance.
Bien qu’assurant la tutelle de la SABC, la ministre Faith Muthambi a fait face à l’opposition de plusieurs membres du conseil d’administration. Ces derniers l’accusaient de manœuvres d’ingérence non réglementaire. Ces membres ont finalement quitté leur poste à la suite d’une déchéance ou d’une démission.
La ministre Faith Muthambi est aussi accusée d’avoir imposé le directeur des opérations, Hlaudi Motsoeneng, qui fait aujourd’hui l’objet d’une procédure disciplinaire pour mauvaise gestion et mensonge sur ses qualifications.
Assongmo Necdem
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