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Malawi: un audit indépendant révèle le détournement de 30 millions $ en six mois

  • Date de création: 25 février 2014 18:10

(Agence Ecofin) - Un audit mené par le cabinet britannique Baker Tilly sur le scandale de corruption qui secoue le Malawi depuis octobre 2013 a révélé le détournement de 30 millions de dollars dans les finances publiques du pays. «Quelque 6,1 milliards de kwachas (15 millions de dollars) se sont évaporés entre le 1er avril et le 30 septembre 2013, directement à cause de malversations», a précisé le ministre des Finances Maxwell Mkwezalamba, d'après les premiers résultats de l'audit lancé mi-janvier.

«Le reste de l'argent a disparu en virements non étayés, mauvais approvisionnement et surfacturations», a ajouté cet ancien économiste de la Banque mondiale, nommé en octobre après le limogeage de son prédécesseur.«Comme l'investigation se poursuit, ces chiffres sont susceptibles d'augmenter car plusieurs dossiers sont examinés», souligne le rapport d'audit. «Nous encourageons les donateurs internationaux à continuer à soutenir cette supervision et l'enquête en cours afin d'obtenir des condamnations, et si possible, des réparations», ajoute le rapport.

Le cabinet Baker Tilly impute les opérations de détournement au manque de contrôle des finances publiques. «Des manques de contrôle significatifs et un défaut d'application des contrôles existants sont les facteurs clés ayant contribué à ces échecs, et au vol et à l'appropriation frauduleuse des fonds», souligne le cabinet, indiquant qu’«un certain nombre des auteurs suspectés (de la fraude) ont exploité les faiblesses du système grâce à leur collusion».

L'audit du cabinet britannique Baker Tilly doit contribuer à restaurer la confiance des bailleurs de fonds étrangers. Le scandale de corruption a éclaté en octobre 2013, entraînant la suspension de 150 millions de dollars d'aide extérieure. Le Fonds monétaire international (FMI) a, toutefois, approuvé en janvier une ligne de crédit de 20 millions de dollars, satisfait des réformes de la présidente Joyce Banda. 

Des caciques du parti présidentiel et des membres du gouvernement sont soupçonnés dans le scandale. La présidente Joyce Banda a d’ailleurs limogé en octobre quatre ministres, dont ceux des Finances et de la Justice. Ce dernier a même été arrêté en lien avec l'enquête sur la tentative d'assassinat d'un haut fonctionnaire anti-corruption.

L’implication de certains visages du parti au pouvoir devrait impacter négativement les chances de Mme Banda lors des élections générales prévues le 20 mai, même si le gouvernement promet un «coup de balai pour faire table  rase» et blâme le système de paiement mis en place par la précédente administration du président Bingu wa Mutharika, décédé en avril 2012.

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