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Madagascar: le scénario d’une alternance à la russe semble écarté

  • Date de création: 23 février 2014 00:28

(Agence Ecofin) - Le scénario d’une alternance à la Poutine-Medvedev n’aura pas lieu à Madagascar entre le président de transition, Andry Rajoelina, et le président issu des élections du 20 décembre dernier, Hery Rajaonarimampianina.

M. Rajoelina a annoncé le vendredi 21 février avoir renoncé à briguer le poste de Premier ministre du nouveau gouvernement, bien que son parti dispose d’une majorité suffisante dans le nouveau parlement pour imposer sa désignation. «Après réunion de son bureau national, le parti Mapar  (La formation de Rajoelina, NDRLR), j'ai été choisi pour occuper le poste de premier ministre. Mais je ne vais pas endosser ce poste», a déclaré à la presse M. Rajoelina.

Le président de transition a évoqué un différend avec le nouveau président élu, Hery Rajaonarimampianina qu’il avait soutenu pendant le second tour de la présidentielle.

«La voie que suit le régime actuel n'est pas très claire. Certaines personnes se sentent même trahies. Mais nous devons avancer. [...] Ce n'est pas nous qui allons nous lever pour nous opposer à la majorité présidentielle. Les gens qui ont voté pour nos députés souffrent aujourd'hui. C'est Mapar qui est en train d'être écarté, trahi. Est-ce la nouvelle politique ? Le Mapar ne va pas chercher le poste d'opposant, mais ce sont les autres qui vont s'opposer à lui».

Malgré le soutien dont il a bénéficié de la part du camp  de M. Rajoelina, le nouveau président  élu s’est engagé dans une politique de réconciliation nationale, tendant la main sans le nommer à l'ex-président déchu Marc Ravalomanana. «Aujourd'hui, ça m'étonne beaucoup quand on demande  (…) encore un gouvernement d'union nationale», a réagi Andry Rajoelina.  Et d’ajouter : «Moi, j'ai accepté de gérer avec les autres mouvances politiques car je n'étais pas élu démocratiquement, donc j'étais obligé. Mais actuellement le nouveau président est déjà issu d'une élection, donc on ne peut pas accepter de s'agenouiller devant les desiderata des partenaires ou de la communauté internationale».

Dans un avis publié le 17 février, la Haute Cour constitutionnelle avait confirmé qu'il revenait aux députés du camp Rajoelina de choisir le nouveau premier ministre: «La présentation du Premier ministre revient au parti ou groupe de partis légalement constitué lors du dépôt des candidatures et ayant obtenu le plus grand nombre de députés aux élections législatives».

« Le président de la République nomme le premier ministre formellement présenté par les députés issus du parti ou groupe de partis majoritaire», avait ajouté la Haute Cour, laissant le champ libre légalement aux députés pro-Rajoelina, majoritaires à l’Assemblée nationale.

Le camp Rajoelina a déjà obtenu la présidence de l'Assemblée nationale. Une ancienne ministre de la justice et proche de Rajoelina, Christine Razanamahasoa, a été élue par 77 députés sur 147, contre 69 voix au candidat de la mouvance Ravalomanana, Jean Max Rakotomamonjy.

L’élection d’un nouveau président et la formation d’un nouveau gouvernement issu des élections est censée sortir Madagascar de la crise politique déclenchée en 2009 par le renversement armé de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina qui est resté président d'un régime non élu pendant plus de quatre ans. Lors de la dernière présidentielle, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, qui n'ont pu se présenter à la présidentielle sous la pression de la communauté internationale, avaient choisi de soutenir chacun l'un des deux candidats qualifiés pour le deuxième tour.

 

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