(Agence Ecofin) - Les forces de sécurité éthiopiennes ont tué une centaine de personnes par balles en tentant de disperser des manifestations organisées le week-end dernier dans les régions Oromo et Amhara, qui abritent les deux principales ethnies du pays, selon un bilan rendu public ce mardi 9 août par l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty international.
Aussi bien à Oromo (centre et ouest) qu’à Amhara (nord), les manifestants ont dénoncé la chape de plomb imposée par le parti au pouvoir depuis 25 ans et accusé le gouvernement de favoriser la région de Tigré, d'où sont issus la plus part des dirigeants éthiopiens.
Addis-Abeba n’a pas encore fourni de bilan, mais a évoqué dans un communiqué des manifestations «illégales» organisées par «des ennemis étrangers en partenariat avec des forces locales». Les autorités a aussi fait état de l’arrestation de manifestants qui «détruisaient des propriétés et tuaient des civils ainsi que des membres des forces de sécurité».
Par le passé, le gouvernement a régulièrement accusé des «groupes terroristes» et des forces étrangères, particulièrement érythréennes, d'être à l'origine de ces mouvements de protestation.
Le gouvernement éthiopien a également cherché à limiter l'impact de la nouvelle vague de manifestation en coupant internet et les réseaux téléphoniques pendant près de 48 heures dans tout le pays.
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