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Les exploitants forestiers zimbabwéens menacés par des distributions de terres conflictuelles

  • Date de création: 08 avril 2014 07:13

(Agence Ecofin) - Au Zimbabwe, l’industrie du bois ploie sous la menace des incendies saisonniers qui ravagent les zones forestières. «Ces feux ont déjà fait perdre 36 000 hectares de forêts au pays et provoqué le chômage de 10 000 personnes.» explique Joseph Kanyekanye qui préside l'Association zimbabwéenne des producteurs bois (TPA).

Le phénomène a pris de l’ampleur après l’élection de 2008 qui a vu des politiciens de la Zanu-PF installer des milliers de villageois dans les régions forestières du pays, en échange de leur vote. Ces derniers sont accusés par les producteurs de bois de déclencher ces incendies, dans leur quête de terres arables. «Si la tendance actuelle se maintient, il n'y aura plus d'industrie du bois dans un futur proche et le pays pourrait commencer à importer les grumes dans les prochaines années» explique Joseph Kanyekanye. Un appel qui n’a pas laissé insensible le ministre de l’environnement Saviour Kasukuwere qui affirme : « le gouvernement est conscient des difficultés rencontrées par les l’industrie du bois. Nous sommes prêts à aider les acteurs à surmonter ces difficultés.»

Un soutien qui réconfortera peut-être les exploitants forestiers qui, plusieurs fois par le passé, ont échoué dans leurs efforts pour faire partir les colons. « Nous nous battons contre ces gens depuis longtemps, mais sans grand résultat. A chaque fois que nous essayons de les faire partir, cela déclenche beaucoup de problèmes» explique le président du TPA, en faisant référence aux appuis politiques occultes dont disposent ces colons.

Face à cette situation, Joseph Kanyekanye et son association cherchent un compromis acceptable pour toutes les parties : « Si d’autres terres peuvent être trouvées pour les colons, les producteurs de bois financeront leur réinstallation» affirme-t-il.

Cette proposition qui intervient après de nombreuses rencontres avec les autorités et moult recours en justice, est loin d’être partagée par tous les acteurs. Ainsi Johnson Mhungu qui dirige la fédération zimbabwéenne des producteurs de bois (FTP) n’a pas caché son indignation : «Où trouverons-nous des terres pour réinstaller ces gens? C’est nous qui avons été envahis, et on n’attend maintenant de nous que nous leur trouvions d’autres terres?»   

Du côté des colons, on situe la responsabilité de ces feux à un autre niveau et on n’hésite pas à évoquer la thèse du sabotage. « Ils nous ont toujours blâmé pour les incendies, mais nous croyons que les relations entre certaines des entreprises et leurs anciens travailleurs sont à l’origine de ces incendies. Nous avons entendu parler de gens licenciés injustement et nous croyons que c'est de ce côté qu’il faut chercher.» déclare un colon.

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