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Zimbabwe: le processus de Kimberley autorise la vente des diamants de Marange

  • Date de création: 03 novembre 2011 10:14

(Agence Ecofin) - Le stock de diamants de Marange atteignant 5 milliards de dollars, amoncelé par les deux sociétés présentes sur ces sites miniers, pourra finalement être exporté en vertu de la nouvelle autorisation.

Le Processus de Kimberley, a en effet autorisé, mardi 1er novembre à Kinshasa, la reprise des exportations de diamants provenant des sites miniers tristement connus de Marange, au Zimbabwe.

Les gouvernements, industries diamantifères et militants, formant le processus de Kimberley, sont chargés d’éliminer les « diamants du sang » et d’éviter que les pierres précieuses ne servent à financer les guerres. Les pierres précieuses avaient été interdites d’exportation en 2008 pour cause de graves violations des droits de l’homme suite à l’invasion de l’armée zimbabwéenne sur le site des mines de Marange. Les forces armées avaient alors expulsé des milliers de mineurs puis forcé des civils à les remplacer. Selon des groupes de défense des droits de l’Homme environ 200 personnes auraient été tuées et d’autres battues ou violées.

La décision du Processus intervient après une première autorisation datant de juin dernier, obtenue avec l’appui de l’Inde et de la Chine. La décision avait été fortement contestée par les pays occidentaux, ainsi que les groupes de défense de droits de l’homme au regard des accusations rapportées de viols et de violences physiques perpétrés par l’armée et la police zimbabwéenne.

Le président du Conseil mondial du diamant (WDC), Eli Izhakoff, a précisé le « rôle déterminant » de l’Union européenne dans la signature de cet accord qui devrait rapporter au moins 2 milliards de dollars par an au pays, selon le ministre zimbabwéen des Mines, Obert Mpofu, allié du président Mugabe. 

Les négociations ont abouti à l’acceptation de certaines conditions. Une « vérification de conformité » sera ainsi effectuée. De même, le Zimbabwe devra rendre compte de « l’identification des investisseurs, la réglementation des mines artisanales, la lutte contre le creusage illicite et le trafic illégal ».

Les représentants dans le pays de la Coalition de la société civile du Processus de Kimberley auront également l'autorisation d'accéder aux sites de Marange pour un « rapportage continu » sur l'application du système de certification.

Si le président du WDC et, entre autres, l’industrie diamantifère se réjouissent de la conclusion de cet accord, d’autres manifestent leur opposition et leurs craintes. Elizabeth Trudeau, porte-parole de l’ambassade américaine à Pretoria a ainsi déclaré que les Etats-Unis étaient « toujours préoccupés par la situation à Marange ».

Mike Davis, du groupe de défense des droits de l’homme Global Witness, s’inquiète également déclarant que « les principaux bénéficiaires pourraient bien être particulièrement douteux, et, pour certains, des personnages violents de l’establishment politique du Zimbabwe qui cherchent comment financer leurs exactions et intimidations des campagnes électorales ».

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