Gabon: «corruption» et «évasion fiscale» justifient le retrait du champ d'Obangue à Addax Petroleum
(Agence Ecofin) - Le ministre gabonais du Pétrole, Etienne Ngoubou, a déclaré, le 16 juin, que des « cas de corruption », de « mauvaise gestion » et d’évasion fiscale sont derrière la décision du retrait du champ d'Obangue (Sud-ouest du Gabon) à Addax Petroleum, filiale du groupe chinois Sinopec. « Nous reprochons à la filiale de Sinopec sa mauvaise gestion, des cas de corruption, beaucoup de défauts sur le respect de l'environnement et d'avoir exporté des volumes de pétrole sans les fiscaliser », a-t-il dit dans un entretien accordé à l'AFP en marge du New York Forum Africa tenu à Libreville.
Le ministre a également précisé que des «négociations infrusteuses» ont eu lieu avec la société avant le retrait de ce champ. « Nous avons pris la décision de retirer de manière définitive le champ d'Obangue (sud-ouest) à la société Addax Petroleum (...) qui n'avait pas respecté ses obligations contractuelles le 10 décembre, après plusieurs mois de négociations infructueuses », a –t-il précisé.
A la suite de ce retrait, affirme le ministre, « ils ont pris la décision unilatérale de fermer le champ sans nous en informer » et « porté l'affaire devant la cour arbitrale de la Chambre internationale de commerce de Paris».
Le gisement a depuis été transféré à la société nationale Gabon Oil Company (GOC).
M. Ngoubou a par ailleurs menacé Addax de lui retirer un deuxième permis sur le champ de Tsiengui (sud-ouest), «exploité dans les même conditions que le champ d'Obangue». «Si dans 15 mois ils ne font pas d'efforts nous serons obligés de leur retirer ce permis», a-t-il affirmé.
Interrogé sur le risque de faire fuir les investisseurs étrangers à la suite de ce retrait de permis, le ministre a assuré que le Gabon « respecte les contrats (…) signés » mais « avec Addax il y avait eu trop de dérapages ».
Addax Petroleum, société présente au Gabon depuis 1996, a été rachetée en 2009 par le géant chinois Sinopec et exploite cinq gisements d'hydrocarbures dans ce petit pays d'Afrique centrale sous forme de contrats d'exploitation et de partage avec l'Etat.
Le Gabon est le 4eme producteur subsaharien de pétrole produisant entre 220 000 et 240 000 barils par jour. Officiellement, ses recettes assurent à l'Etat 60% de son budget. Les principaux exploitants sont l'anglo-néerlandais Shell et le Français Total, qui représentent environ la moitié de la production gabonaise.