Saisi par un joaillier de Floride, un tribunal de Manhattan (New York) va ouvrir une enquête sur la manipulation présumée des cours du platine par la banque sud-africaine Standard Bank, son homologue britannique HSBC, la branche de courtage de métaux du groupe de chimie allemand BASF et la banque américaine Goldman Sachs.
Les trois banques et BASF Metals, chargés de fixer les cours du platine et du palladium, sont accusés de s’être entendus sur les prix depuis 2007.
Selon le plaignant, ces entités partageaient chaque jour au cours des deux téléconférences alors qu’elles tiennent des informations confidentielles sur les ordres d’achat et de vente passés par leurs clients. Elles se seraient ainsi entendues pour peser depuis 2007 sur le cours de référence du platine, dont elles avaient la charge depuis 1989. Une époque révolue, puisque les prix des platinoïdes sont, depuis 1er décembre, fixés, comme les autres métaux précieux, au London Metal Exchange.
La plainte dénonçant une entente présumée sur les cours des platinoïdes a été déposée par le cabinet d'avocats Labaton Sucharow au nom du joaillier américain Modern Settings LLC. Ce joailler estime que l’ensemble de ses clients ont été lésés, achetant plus cher que nécessaire le platine entrant dans la composition de leurs bijoux. A ces utilisateurs pourraient s’ajouter nombre d’acheteurs issus d’autres secteurs que la bijouterie, notamment de l’automobile, mais aussi les porteurs de multiples produits financiers dérivés.
Le platine intéresse, entre autres, les secteurs de l’automobile (plus de 40%) et de la bijouterie (près de 35%). Le reste de la production mondiale est partagé entre l’investissement (plus de 5%), la chimie (plus de 5%), le secteur médical, les industries pétrolières et verrière et l’électronique (2 à 3% chacun).
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