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La charia, «loi essentielle» d’une nouvelle Libye

  • Date de création: 25 octobre 2011 23:08

(Agence Ecofin) - Moustapha Abdeljalil, président du Conseil National de Transition, a déclaré dimanche 23 octobre, face à une marée humaine de « Libyens libres », qu’ « en tant que pays islamique, [ils avaient] adopté la charia comme loi essentielle ».

Il précise que « toute loi qui violerait la charia [serait] également nulle et non avenue ». Pour illustrer ses propos, Moustapha Abdeljalil a évoqué l’interdiction de la polygamie et le divorce qui seraient contraire à la loi islamique.

En effet, la loi en vigueur sous l’ancien régime de Kadhafi, prévoit la polygamie uniquement sous certaines conditions et autorise le divorce alors même que, selon le président, la charia autorise en toutes circonstances la première et proscrit le second. Ces deux lois devraient donc être abolies.

Il a également mis l’accent sur les principes islamistes en matière bancaire. Il a ainsi prévu l’ouverture de banques islamiques qui interdiraient de toucher des intérêts conformément à la Charia.

« Il y a de bonnes intentions derrière la régulation de la loi sur les banques. Nous cherchons en particulier à établir des banques islamiques qui (...) interdiront l'usure dans l'avenir, selon la tradition islamique », a-t-il précisé.

Cette déclaration n’avait rien de surprenant eu égard à celle déjà proclamée à la mi-septembre durant laquelle le président avait évoqué « un Etat de droit et de prospérité dans lequel la charia est la principale source réglementaire ». Il avait d’ailleurs précisé qu’ « aucune idéologie extrémiste de droite ou de gauche » ne serait acceptée, affirmant que le peuple libyen est un « peuple musulman, à l’islam modéré » et qu’il était nécessaire de « rester sur cette voie ».

Pourtant, les mots du président ont immédiatement suscité de vives réactions et inquiétudes quant à l’avenir démocratique de la Libye et à la place de l’Islam dans le futur paysage juridique. La France a annoncé sa « vigilance » et l’Union Européenne a appelé au respect des droits de l’homme.

Face à ces réactions internationales, Moustapha Abdeljalil s’est justifié sur sa déclaration et a précisé que la qualité de musulmans des Libyens impliquait un respect des règles de l’Islam mais que ces dernières ne représentaient « aucun danger pour quelque parti politique ou faction que ce soit ».

Il a ajouté qu’en citant la loi régissant le mariage et le divorce, il ne souhaitait que donner un exemple « car la loi [issue du régime de Kadhafi] n’autorise la polygamie que dans certaines conditions ». Or il précise que la charia, « à l’appui d’un verset du coran,  autorise la polygamie sans conditions ».

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