(Agence Ecofin) - Alors que la décision finale d’investissement pour le pipeline EACOP pointe à l’horizon, des organisations de défense de la nature réunies au sein d’un collectif tentent de décourager les investisseurs du projet en mettant en avant les dangers environnementaux encourus.
Le 1er mars, un collectif de 263 ONG provenant de 49 pays, ont exhorté les PDG de 25 banques à ne pas participer aux prêts destinés à financer la construction du plus long oléoduc de pétrole brut chauffé du monde (EACOP).
Parmi ces 25 banques, on retrouve entre autres Standard Bank, Sumitomo Mitsui Banking Corporation et Industrial and Commercial Bank of China qui se sont déjà engagées sur le projet, qui est estimé à 3,5 milliards $. Les banques devraient débourser environ 2,5 milliards $.
With a final investment decision nearing, African and International organisations warn banks against joining $2.5 billion loan for a “manifestly irresponsible” project. You can read the open letter here https://t.co/hdgZbeoOK2 pic.twitter.com/lXaZjmez2J
— Natural Justice (@naturaljustice) March 1, 2021
Selon des sources proches du dossier, le bouclage financier du projet est imminent et toutes les banques concernées par cette opération seraient prêtes pour participer au financement. C’est ce qui explique l’action de ce collectif qui craint des dégâts environnementaux graves une fois que le projet sera mis en route.
L’infrastructure de 1 445 km que le collectif qualifie d’irresponsable, représente une menace pour les communautés qui verront le conduit passer sur leurs terres arables. Ils expliquent que l’approvisionnement en eau, la biodiversité marine et les moyens de subsistance de millions de personnes pourraient être détruits. Outre l’Ouganda et la Tanzanie, le conduit devrait avoir un impact négatif sur la vie de plus de 30 millions de personnes en RDC et au Kenya par exemple, selon Rise Up Movement.
« De plus, ce projet alimentera le changement climatique en transportant du pétrole qui générera plus de 34 millions de tonnes d’émissions de carbone chaque année », ont-ils ajouté.
Ils exigent par ailleurs que Total qui est l’opérateur du projet, fournisse une compensation complète et équitable aux communautés déjà affectées par les déguerpissements et que soit promu le développement d’énergies renouvelables durables en Afrique de l’Est.
Il faut noter que de plus en plus de groupes de protection de l’environnement lancent des cris d’alerte pour arrêter l’élan des gouvernements et des compagnies dans la mise en œuvre de projets pétroliers pouvant porter atteinte aux communautés et à l’environnement. On peut entre autres citer l’opposition de plusieurs ONG contre la construction du gazoduc Nigéria-Maroc, le mouvement « Save The Kavango Delta » qui désapprouve la poursuite du développement du projet pétrolier du Kavango en Namibie et l’intervention d’écologistes pour empêcher des forages pétroliers à Richards Bay et Scottburgh, en Afrique du Sud.
Lorianne Biaou
Lire aussi :