(Agence Ecofin) - En Namibie, la campagne de forages de ReconAfrica au cœur de l’écosystème sensible du bassin du Kavango fait face à une vive opposition des organisations de défense de la nature. Le mouvement qui prend de l’ampleur vient de recevoir l’appui de l’acteur américain Leonardo DiCaprio.
Dans un tweet posté la semaine dernière, l’acteur américain Leonardo DiCaprio (photo) a appelé à préserver le delta du Kavango, une zone sensible du Kalahari au nord-est de la Namibie qui accueille une campagne de forages depuis janvier. Cette intervention de l’acteur vient en renfort au mouvement « Save The Kavango Delta » qui s’oppose à ces travaux, pointant du doigt de nombreux risques environnementaux.
#SavetheOkavangoDeltahttps://t.co/fs4adeKkS7
— Leonardo DiCaprio (@LeoDiCaprio) February 11, 2021
Pour rappel, le bassin s’étend des deux côtés de la frontière entre la Namibie et le Botswana et la société ReconAfrica qui opère la licence, possède des droits d’exploration dans les deux pays.
La zone d’exploration de ReconAfrica abrite diverses espèces menacées, telles que les chiens sauvages africains, les vautours à dos blanc et les pangolins terrestres de Temminck. On y compte aussi six réserves de faune gérées localement. Le plus grand troupeau d’éléphants de savanes d’Afrique s’y déplace fréquemment et en Namibie, la licence couvre des zones habitées par plus de 200 000 personnes.
Du côté botswanais, la licence initiale couvrait les collines de Tsodilo encore appelées le Louvre du désert. Ces collines qui s’étalent sur 10 km2, abritent l’une des plus fortes concentrations d’art rupestre du monde avec plus de 4 500 peintures et sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001. Ce n’est qu’après de vives protestations que la licence a été actualisée pour protéger ce site.
Une pétition du groupe Rainforest Rescue, pour arrêter le forage compte déjà plus de 112 000 signatures. De nombreuses institutions locales et internationales, des experts environnementalistes et les citoyens désapprouvent fortement la poursuite du développement de ce projet pétrolier. Ceci, malgré l’apparente volonté de ReconAfrica de mettre en œuvre les meilleures pratiques environnementales pour limiter les dégâts d’une exploitation de schiste afin de conserver l’écosystème de la région, elle n’arrive toujours pas à convaincre la société civile.
Le bassin couvre une superficie de 25 341,33 km2 et on estime le potentiel de la zone à 390 Tcf de schiste.
Ces dernières années, l’acteur s’est impliqué dans plusieurs mouvements de défense de la nature, en RDC et au Ghana entre autres.
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