(Agence Ecofin) - La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) ont finalement rejeté, après consultation de leur base, l'accord de paix préliminaire proposé le 1er mars à Alger.
La CMA est composée de six groupes armés séparatistes : le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), le Mouvement arabe de l'Azawad-dissident (MAA-dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR).
Fruit de plus de sept mois de négociations organisées sous les auspices de l'Algérie et de l'ONU, l’accord préliminaire avait été paraphé par le gouvernement malien, mais les rebelles avaient réclamé davantage de temps pour procéder à des consultations.
Dans un communiqué diffusé tard dans la soirée du dimanche 15 mars, les six groupes rebelles réunis au sein de la CMA ont déploré que l'accord d'Alger ne réponde pas à leurs attentes. «Toutes les commissions qui ont travaillé sur le document pensent qu'il ne peut apporter la paix», a déclaré Moussa Ag Assarid (photo), représentant de la CMA auprès de l'Union européenne. «Nous pouvons poursuivre les discussions avec Bamako pour trouver un document acceptable et réaliste», a-t-il toutefois ajouté.
Censé mettre fin aux insurrections dans le nord du Mali, le brouillon de l’accord consacre les principes fondamentaux défendus par Bamako : laïcité et respect d’une République une et indivisible. Il entérine les bases d’un renforcement des collectivités territoriales, mais n’en précise ni les contours ni les moyens, à l’exception d’une conférence d’entente nationale qui pourrait être organisée avant le mois de juillet.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait pourtant salué, le 5 mars, un «accord historique» et appelé les groupes rebelles du nord du Mali à parapher rapidement le texte.
Des groupes armés liés à Al-Qaïda qui, à un moment alliés du MNLA, sont exclus de cet accord préliminaire. Ces groupes terroristes ont occupé pendant plus de neuf mois le nord du Mali avant d'en être partiellement chassés par une intervention armée internationale lancée en 2013 par la France. Le Nord du Mali a cependant enregistré depuis l'été une recrudescence d'attaques, notamment jihadistes, contre les forces maliennes ou étrangères.
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