(Agence Ecofin) - Le 30 avril, le gouvernement nigérian a annoncé des augmentations de salaire allant de 25% à 35% pour les fonctionnaires. Une démarche qualifiée de « malicieuse » par les syndicats qui exigent un nouveau salaire minimum de 615 000 nairas avant fin mai 2024.
Lors des récentes célébrations de la fête du Travail, le Congrès du travail du Nigeria (NLC) et le Congrès des syndicats (TUC) ont conjointement appelé le gouvernement à approuver un nouveau salaire minimum de 615 000 nairas avant la fin mai 2024. L’information a été rapportée par les médias locaux.
Les leaders syndicaux nigérians ont exprimé leur préoccupation concernant le salaire minimum actuel qui est de 30 000 nairas, jugé « insuffisant » face à l'augmentation des coûts de la vie. « Le Congrès du travail du Nigeria et le TUC ont clairement et catégoriquement indiqué que si les négociations sur le salaire minimum se poursuivent et s'attardent jusqu'à la fin mai, nous ne pouvons plus garantir l'harmonie industrielle dans ce pays » a déclaré Joe Ajaero, président du NLC.
Cet appel fait suite à l’annonce le 30 avril dernier par le gouvernement nigérian, d’augmentations de salaires allant de 25% à 35% pour les fonctionnaires dans 6 structures salariales consolidées, ainsi que des augmentations de pension de 20% à 28% pour les retraités du régime à prestations définies. Ces hausses sont prévues pour entrer en vigueur à partir du 1er janvier, mais les syndicats qualifient la démarche de « malicieuse ».
Ces évènements interviennent dans un contexte où les politiques mises en œuvre par le président Bola Tinubu afin de renforcer l’économie nationale ont impacté les conditions de vie des ménages, alors que les prix des denrées alimentaires, du logement, de l’eau et de l’électricité, du gaz et autres combustibles ne font qu’augmenter. En mars 2024, l'inflation globale annuelle a atteint 33,2% contre 22,04% en mars 2023, selon les données du Bureau nigérian des statistiques (NBS).
Afin d’atténuer les effets de ces réformes, plusieurs initiatives gouvernementales ont été mises en place, dont « l’état d’urgence sur la sécurité alimentaire », promettant des investissements dans l’agriculture. Un Fonds de soutien aux infrastructures a également été créé pour permettre aux États d'intervenir et d'investir dans les domaines essentiels (transport, agriculture, santé, éducation, électricité, ressources en eau).
Charlène N’dimon
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Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).