(Agence Ecofin) - En Algérie, ce dimanche 13 avril 2014 marquait la fin de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril. Les dernières heures ont été marquées par un affrontement à distance entre le camp du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, et celui du principal challenger, Ali Benflis. Dans un communiqué publié samedi, la direction de campagne de Bouteflika a ouvertement accusé le candidat Benflis, pour la première fois. « Nous prenons acte de la poursuite de comportements violents de la part de parties hostiles au déroulement serein et transparent de la campagne et de l'élection présidentielle, et dénonçons les auteurs de cette violence qui émane de représentants du candidat à la présidentielle, M. Ali Benflis. »
Le camp du challenger est accusé d’avoir orchestré des actes de violence contre les partisans du président sortant. « Nous mettons en garde contre cette dérive et ces agressions qui ciblent des animateurs de la campagne et dénonçons ces violences organisées, à l'instar de celles, manifestes, constatées à Ménéa et Berriane dans la wilaya de Ghardaïa, à Khenchela, à Sétif, à Alger et dans bien d'autres régions du pays », ajoute le communiqué. Ali Benflis est directement pointé du doigt concernant « l'incendie de la Moudawama, la provocation d'agressions à l'arme blanche, l'intimidation de jeunes militants et de journalistes ».
La direction de campagne de Bouteflika pose un décryptage de la stratégie d’en face. « Le discours de M. Ali Benflis, outre d'être porteur de menaces ciblées, s'attelle, depuis le démarrage de cette campagne, à semer le doute sur la transparence de l'élection, se posant de façon anticipée en victime de fraude, posant sa victoire comme inéluctable(…) M. Ali Benflis se prépare à assimiler sa très probable défaite à une fraude contre sa personne afin de s'autoriser tous les excès, dont ceux déjà qu'il fait commettre, durant cette campagne électorale, contre nos représentants, nos animateurs et les journalistes. »
Le camp d’Ali Benflis a rejeté toutes ces accusations. Son directeur de campagne, Lotfi Boumghar, a dit que « ce sont des propos d'une violence extrême ». Pour lui, « ceux qui n'ont pas d'arguments, et ceux qui sont inquiets, pour ne pas dire affolés devant l'audience qu'il (Ali Benflis) a dans chaque meeting et l'engouement qu'a suscité le projet de renouveau national, se laissent aller à des propos irresponsables, à des accusations non fondées, qui eux créent un climat de tension qui n'est pas de bon aloi ».
Lotfi Boumghar a prévenu que « M. Benflis répondra, comme il a toujours fait à ce type d'accusations, par la force de ses propositions et l'esprit constructif de son action ».
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