(Agence Ecofin) - Le dessinateur de presse Djamel Ghanem (photo) encourt 18 mois de prison ferme et 30 000 dinars d’amende pour une caricature portant sur la santé du président algérien, Abdelaziz Bouteflika. Le dessin n’a pourtant pas été publié par le quotidien La Voix de l’Oranie pour lequel le mis en cause travaille. Le caricaturiste a tout simplement été dénoncé par le directeur du journal.
Djamel Ghanem a été inculpé pour «outrage au président de la République», «abus de confiance» et «accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données». Devant le Tribunal, le dessinateur a expliqué que les procès-verbaux d’audition devant la juge d’instruction de la 7ème chambre, ont été établis sur la base de propos extorqués par des intimidations et sous des pressions exercées par le magistrat instructeur.
Le mystère est entretenu autour la santé du président algérien, âgé de 76 ans, au moment où des inquiétudes montent dans le pays sur sa capacité à exercer le pouvoir et donc à demeurer à la tête de l’Etat au terme de l’élection présidentielle du 17 avril prochain. « Si les médias et l’opinion se taisaient sur cette atteinte à la liberté d’expression et ces violations des droits d’un citoyen dans les bureaux d’un juge, les tribunaux pourraient demain condamner un journaliste pour avoir pensé du mal du président de la République, d’un gradé de l’armée, d’un ministre ou d’un élu », a déclaré une journaliste algérienne.
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