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Burundi: l’Union africaine s’oppose à la candidature du président Nkurunziza à un 3è mandat  

  • Date de création: 07 mai 2015 17:03

(Agence Ecofin) - La présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a estimé le 7 mai que les diverses interprétations de la Constitution burundaise, à l’exception de celle de la Cour constitutionnelle, n’autorisent pas le président Pierre Nkurunziza à briguer un 3ème  mandat. «A part la Cour (constitutionnelle) burundaise, toutes les autres interprétations que nous avons de la Constitution est que (...) il ne devrait pas y avoir de troisième mandat», a-t-elle déclaré dans un entretien à la télévision chinoise CCTV. Et d’ajouter : «De mon point de vue, s'il y a une Constitution, elle doit être respectée. S'il y a besoin de l'amender, il faut un consensus à travers tout le pays sur son amendement. Cela ne peut pas être fait unilatéralement par une partie de la population».

Saisie par le Sénat, la Cour constitutionnelle du Burundi avait validé, le 5 mai, la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, mais le vice-président de cette juridiction, Sylvère Nimpagaritse, a refusé de signer, et a fui le pays, dénonçant des «pressions» de la part du pouvoir en place.

Mme Dlamini-Zuma a, d’autre part, estimé que la situation sécuritaire n’est pas propice à la tenue d'élections au Burundi. «L'environnement n'est pas propice à une élection. On ne peut pas aller dans un pays, rencontrer des réfugiés qui fuient, et dire +Nous allons observer les élections+. Dans l'état actuel des choses, je ne vois même pas comment des élections peuvent avoir lieu», a-t-elle dit.

Des affrontements meurtriers opposent depuis le 26 avril les partisans de l’opposition qui manifestent contre un troisième mandat de M. Nkurunziza et les forces de l’ordre dans la capitale  burundaise Bujumbura. Ces affrontements ont fait jusqu’ici 15 morts.

Le Cndd-FDD (parti au pouvoir)  avait, sans surprise, désigné le samedi 25 avril, Pierre Nkurunziza candidat à la présidentielle.

L’opposition estime que la candidature de M. Nkurunziza  à la présidentielle du 26 juin, estimant qu’elle est contraire à la Constitution et à l'accord d'Arusha de 2000 qui a ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006). La Constitution, comme l'accord d'Arusha, limitent à deux le nombre de mandats présidentiels.

Le camp présidentiel estime, cependant, que le premier mandat du président Nkurunziza tombe sous le coup d'une disposition particulière de la Constitution et n'entre pas en ligne de compte dans la limitation des mandats présidentiels, vu que le Chef de l’Etat avait été alors élu par le Parlement et non au suffrage direct.

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