(Agence Ecofin) - « L'ambiance n'est plus propice à des spectacles d'humour. » Ainsi, l’humoriste Bassem Youssef a-t-il expliqué le choix d’arrêter son émission de satire politique intitulée Al-Bernameg. « Face aux circonstances et à des pressions plus énormes que quiconque, nous avons préféré mettre fin à l'émission, plutôt que la trahir », a-t-il ajouté lundi dernier, 3 juin 2014.
Le présentateur du show télévisé est devenu célèbre en Egypte par le rôle de chien de garde qu’il a joué via son émission depuis la révolte de 2011. Il n’a pas hésité à critiquer avec virulence les dirigeants qui se sont succédé à la tête du pays. Il y a eu Mohammed Morsi de la confrérie des Frères musulmans, mais aussi Abdel Fattah al-Sissi, le champion de l’armée. En 2013, sous le président Morsi, l’animateur a même été détenu avant d’être libéré. Son émission a été suspendue quatre mois. Le diffuseur, la chaîne CBC Channel, a brusquement arrêté le partenariat, criant à la violation de sa politique éditoriale.
Intéressé par l’émission, la chaîne allemande Deutsche Welle avait décidé de la diffuser. Al-Bernameg était en plus regardé sur la chaîne YouTube de Bassem Youssef. Mais il restait à trouver un diffuseur en Egypte. Finalement, un accord avait été conclu en février dernier avec la chaîne de télévision MBC Misr. Mais en mars, le programme n’a pas été diffusé deux fois des suites à cause de coupures du signal satellitaire. L’auteur de ces actes n’a pas été identifié et des soupçons de sabotage sont nés.
Durant l'élection présidentielle de mai dernier, Al-Bernameg a été suspendu pour « ne pas influencer » le scrutin. Finalement l’émission ne reprendra plus.
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