Egypte : Nilesat enquête après deux coupures consécutives du signal durant l’émission satirique de Bassem Youssef
(Agence Ecofin) - Des investigations ont été lancées par Nilesat, opérateur de satellites de télécommunications en Egypte. La société veut comprendre l’origine des deux interruptions consécutives du signal satellitaire durant le programme satirique de l’animateur Bassem Youssef, sur la chaîne de télévision MBC Misr.
La deuxième coupure s’est produite vendredi dernier, 14 mars, dans des conditions restées floues, de la même manière que la première avait eu lieu une semaine auparavant. Le programme hebdomadaire de Bassem Youssef, qui en est à sa troisième saison, peine à passer sur les antennes égyptiennes. La CBC Channel en avait brusquement arrêté la diffusion. Ce n’est qu’en février dernier que MBC Misr a pris le relai.
Des soupçons de sabotage sont de plus en plus évoqués concernant l’émission intitulée El-Bernameg, qui se distingue par son ton critique vis-à-vis des dirigeants égyptiens. « Il est préférable de ne pas tirer de conclusions hâtives, sans attendre le résultat de notre enquête pour déterminer la source du problème », a déclaré Nilesat qui cherche encore à savoir si le problème est technique ou politique.
Bassem Youssef et son émission sont populaires en Egypte, bien qu’ils aient toujours été mal vus par les dirigeants du pays. En février dernier, l’agence de sondage indépendante Baseera a révélé que 68% des personnes âgées entre 18 et 29 ans aiment El-Bernameg. Elles étaient 47% en octobre 2013. Les plus de 50 ans sont passés de 20% à 35%. L’agence de sondage a affirmé que le programme compte 8,3 millions de téléspectateurs en Egypte. En plus, il est diffusé par la chaîne allemande Deutsche Welle, et est vu sur la chaîne YouTube de Bassem Youssef.
Un groupe appelé Egyptian Cyber Army a revendiqué le blocage du programme de Bassem Youssef. Au cours des trois dernières années, plusieurs canaux de Nilesat ont été bloqués pour des raisons politiques, en particulier ceux diffusant de la Libye et la Syrie, ainsi que les chaînes Al-Jazeera et Al-Arabiya. L’opérateur satellitaire avait déposé une plainte auprès de l’Union internationale des télécommunications (Uit).
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