(Agence Ecofin) - La Namibie participe déjà à la transition énergétique en produisant de l’uranium, utilisé pour l’énergie nucléaire. Le pays devrait faire davantage dans quelques années, grâce à ses réserves de lithium et de terres rares, des produits utilisés dans les véhicules électriques et les éoliennes.
La compagnie minière Namibia Critical Metals (NCMI) a annoncé le 17 mai la création de la coentreprise Rare Earth Alliance Namibia, avec les sociétés E-Tech Resources et Ondoto Rare Earth. Présentes sur des projets de terres rares en Namibie, ces compagnies veulent mener une étude de faisabilité sur une usine de séparation des terres rares dans le pays, en vue d’alimenter le marché des véhicules électriques et des turbines éoliennes en aimants permanents.
« Cette initiative créera une valeur ajoutée supplémentaire dans le pays, avec tous les avantages socio-économiques qui en découlent, et placera la Namibie sur la carte mondiale pour ces métaux hautement critiques », a commenté Darrin Campbell, président de NCMI.
La signature d’un protocole d’accord matérialise ce partenariat qui devrait permettre aux trois entreprises de mutualiser leurs efforts pour atteindre ce but commun. Si l’étude de faisabilité est concluante, les coûts d’une telle usine, potentiellement rédhibitoires pour une seule société, seraient en effet supportés ensemble et les trois sociétés pourraient transformer non seulement leur production, mais servir aussi de hub régional pour d’autres futurs producteurs africains de concentrés de terres rares, notamment la Tanzanie et l’Angola, ou encore le seul producteur actuel du continent, le Burundi.
Ces dernières années, les compagnies minières investissent en Afrique pour tirer profit des importantes réserves de terres rares inexploitées. Pour la transformation en revanche, les destinations prisées jusque-là sont l’Europe, avec notamment la Pologne, le Royaume-Uni, et l’Asie. La Namibie pourrait donc devenir le premier pays africain à héberger une telle installation, confirmant le statut du pays comme un futur fournisseur majeur des matériaux nécessaires à la transition énergétique.
La Namibie est en effet le premier producteur africain et le deuxième au monde pour l’uranium, un minerai qui est utilisé dans la production d’énergie nucléaire, réputée à faible empreinte carbone. Le pays d’Afrique australe dispose aussi d’importantes réserves de lithium qu’elle s’apprête à exploiter pour répondre à la demande de batteries lithium-ion sur le marché des véhicules électriques.
Emiliano Tossou
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