Angola : les autorités britanniques approuvent l’installation de l’usine de traitement des terres rares de Longonjo
(Agence Ecofin) - Les terres rares de Longonjo représentent l’un des projets phares en développement actuellement en Angola. Selon les plans du propriétaire Pensana, les minéraux extraits sur le site seront traités dans une usine au Royaume-Uni, sous réserve de l’obtention des autorisations requises.
Dans un communiqué publié lundi 30 mai, la compagnie minière Pensana Rare Earths a annoncé avoir obtenu l’approbation des autorités britanniques pour installer son usine de traitement des terres rares de la future mine angolaise, Longonjo.
La raffinerie, dénommée Saltend, est prévue pour être mise en service près de la ville de Hull, à l’Est du comté de Yorkshire. Elle devrait contribuer à réduire la dépendance du Royaume-Uni vis-à-vis de l’approvisionnement en provenance de la Chine qui du haut de son statut de premier producteur mondial, domine largement le marché.
Remarquons que les terres rares jouent un rôle clé dans la fabrication des moteurs de véhicules électriques, dont la demande a explosé depuis 2021, en marge de la transition énergétique. Si le britannique Pensana parvient à réunir les fonds nécessaires (494 millions $) pour lancer les activités aussi bien en Angola qu’au Royaume-Uni, il se mettra en bonne posture pour tirer d’importants profits une fois que Longonjo entrera en production.
Se pose alors la question de la part que l’Angola aura dans lesdits profits. Pour le moment, il est question de 2 % de redevances sur les revenus de la mine, d’une taxe nationale de 20 % ainsi qu’une taxe municipale de 5 %, en plus de la participation directe de 23,1 % dans le projet, par le biais de son Fonds souverain. Toutefois, on ne peut s’empêcher de penser que le pays aurait pu gagner encore plus si le minerai était transformé sur place.
Cette problématique de la transformation locale ne se limite pas qu’à l’Angola, car elle est au cœur des débats dans plusieurs autres pays africains riches en minéraux nécessaires au monde de demain, comme la RDC, l’Afrique du Sud, ou encore la Zambie. Elle a été évoquée lors du Mining Indaba 2022, certains pays déplorant notamment les faibles profits tirés de leur secteur minier pourtant très riche, à cause de leur incapacité à traiter eux-mêmes les minéraux. Ils sont en effet généralement obligés de les exporter brut, ce qui est beaucoup moins profitable.
Pour rappel, Longonjo peut livrer annuellement 60 000 tonnes de concentré de terres rares sur neuf ans, dont 4 600 tonnes de néodyme et de praséodyme. Quant à la raffinerie de Saltend, elle est en mesure de produire 12 500 tonnes d’oxyde de terres rares séparées par an, dont 4 500 tonnes par an d’oxydes de néodyme et de praséodyme, soit environ 5 % de la demande mondiale prévue.
Lire aussi :
Sofitel Manhattan, NY, USA