(Agence Ecofin) - La transition énergétique offre des possibilités de diversification au secteur minier namibien, dépendant actuellement des diamants et de l’uranium. Le lithium, mais aussi les métaux de terres rares utilisés dans la production d’énergie éolienne, font partie de ces ressources inexploitées.
En Namibie, le projet Lofdal peut livrer environ 2 000 tonnes d’oxydes de terres rares (TREO) par an, dont 117 tonnes de dysprosium et 17,5 tonnes de terbium, deux métaux utilisés dans les aimants des turbines éoliennes. La durée de vie de la mine est par ailleurs estimée à 16 ans. C’est ce que révèle une évaluation économique préliminaire (PEA) publiée le lundi 3 octobre par Namibia Critical Metals, le propriétaire canadien du projet.
Namibia Critical Metals Inc. Announces Positive Preliminary Economic Assessment for the Significantly Expanded Lofdal Heavy Rare Earth Project “2B-4” With $632.7 Million Pre-Tax NPV - AccessWire https://t.co/UQVTcP32QK
— NamibianNews (@NewsNamibian) October 4, 2022
Pour mettre le gisement en production, il faudra un investissement initial de 207 millions $, avec à la clé un délai de récupération des fonds de 3,2 ans après le paiement des impôts. Quant aux revenus, la compagnie s’attend à des flux de trésorerie de 698,7 millions $ sur la durée de vie du projet et à un taux de rentabilité interne de 28 %, après impôts. La valeur actuelle nette du projet s’élève à 391 millions de dollars, après impôts.
« Cette analyse économique solide soutient la poursuite du développement rapide de Lofdal et nous allons passer aux étapes suivantes, notamment à l’étude de préfaisabilité de cette exploitation minière étendue au cours des prochains mois », a indiqué Darrin Campbell, président de la compagnie.
Le dirigeant a également rappelé que la présente évaluation ne prend en compte que 50 % des ressources minérales identifiées jusque-là par la société, ce qui laisse un potentiel d’amélioration considérable aux chiffres ci-dessus.
Pour rappel, Namibia Critical Metals dispose déjà en Namibie de toutes les autorisations pour lancer la production. Windhoek a en effet octroyé en 2021 un permis minier valable 25 ans, marquant son soutien définitif à un projet qui peut positionner le pays comme l’une des alternatives à la domination chinoise sur le marché des terres rares.
Il s’agit de métaux stratégiques en raison de leur utilisation dans des secteurs variés comme la Défense, l’aéronautique, la production d’énergie ou les véhicules électriques. Alors que la Namibie cherche à attirer davantage de financements pour son secteur minier, assez dépendant de l’uranium et des diamants, le succès du projet Lofdal serait un bon pas dans ce sens.
Emiliano Tossou
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