Sonia Rolland au Rwanda : « Il y a 70% de la diaspora qui rentre au pays, c’est inédit dans l’histoire de l’humanité »

(Ecofin Hebdo) - Sonia Rolland est allée au Rwanda faire un reportage son pays d’origine qui avance si vite.

Parismatch

 

Sonia Rolland : "Les femmes s’inscrivent clairement dans l’évolution du Rwanda"

Sonia Rolland, qui est née et a passé une partie de son enfance au Rwanda, rend hommage aux femmes du pays dans un documentaire diffusé ce jeudi, sur Planète + (article publier le 7 mars, ndlr).

 

Au Rwanda, «une société complètement nouvelle» fait la part belle aux femmes et est mise à l’honneur. Pour réaliser le documentaire «Femmes du Rwanda», diffusé à l’occasion de la Journée internationale des femmes, Sonia Rolland est allée à la rencontre de celles qui font le pays, que cela soit dans les affaires, comme la culture du café ou les nouvelles technologiques, la mode ou la politique. Pour l’ancienne Miss France, désormais à la tête de sa boîte de production, «les femmes s’inscrivent très clairement dans l’évolution» du Rwanda. Pour preuve, ce chiffre flagrant : 64% des députés rwandais sont des femmes, en faisant le Parlement le plus féminin du monde.

Elle a voulu s’intéresser à ces femmes qui appartiennent à «une société complètement nouvelle» dans «un pays qui défend quand même beaucoup de valeurs traditionnelles» : «Comment fait-on pour s’imposer avec sa modernité ? Au Rwanda, ils ont réussi à faire un savant mélange de tout ça, et nous l’exposent. Et j’avais besoin de le mettre en lumière», explique Sonia Rolland, qui a déjà consacré au pays le documentaire «Rwanda, du chaos au miracle», en 2014. «On peut comprendre l’évolution du Rwanda en grande partie grâce à leur combat à elles», résume-t-elle.

La bande-annonce de «Femmes du Rwanda» :

"L’envie de casser toute une structure sociale, sociétale"

Cette place importante prise par les femmes dans la société rwandaise s’explique notamment par le génocide des Tutsis, qui a fait un million de morts, laissant 800 000 veuves et 600 000 orphelins vivre dans une société complètement divisée et à reconstruire. Mais pas que, rappelle celle qui est née et a grandi en partie dans le pays : «Elles sont garantes des valeurs traditionnelles, de l’héritage culturel rwandais. Si les Rwandais ont réussi ce pari-là, c’est parce que c’était déjà dans l’ADN du Rwanda depuis bien longtemps.»

Les Rwandaises ont en effet puisé dans les traditions pour créer les bases d’un pays au dynamisme impressionnant : «Il a fallu convoquer les mémoires, se souvenir de ce qu'était le Rwanda avant la colonisation, avant l'arrivée des missionnaires, avant l’ordre établi. La femme avait autant de pouvoirs à l’époque, sauf qu’avec l’arrivée de la religion, elle s’est retrouvée très vite au second plan, bonne à rester à la maison, au foyer, avec les enfants. Il y avait l’envie de casser toute une structure sociale, sociétale.»

"La société est dans un challenge perpétuel"

Pour atteindre ce but, les Rwandais ont fait preuve de «beaucoup d’humilité et de résilience» et d’un travail acharné : «La société est dans un challenge perpétuel, ça n’arrête pas. Les chiffres, dithyrambiques soient-ils, sont le résultat d'un travail acharné. Ils ont la tête dans le guidon depuis 20 ans, ce sont des gens qui bossent, qui se lèvent le matin et qui n'ont qu'une ambition : que le pays avance.»

Ce qui explique l’attrait du retour au pays d’origine pour de nombreux exilés : «Il y a 70% de la diaspora qui rentre au pays, c’est inédit dans l’histoire de l’humanité», assure-t-elle. «Ce sont des gens qui ont lâché leur boulot, le petit confort qu’ils avaient en Occident pour, souvent embrasser des métiers plus valorisants» dans un pays en perpétuel mouvement, que leurs parents ont fui et dans lequel ils espèrent se faire une place. «Ce sont des gens qui ont connu l’exil, mais qui ont préservé le noyau dur de la culture rwandaise, comme dans un écrin, pour le ramener quand le pays serait prêt à ce nouveau dialogue avec son histoire. Cela a été un grand moment pour nous, qui avons vécu toutes les étapes», assure-t-elle. «Je fais partie de cette jeunesse qui croit vraiment en un espoir rwandais».

Encadré

Il y a 15 ans, Sonia Rolland a fondé l’association Maïsha Africa, qui a pour but «la reconstruction matérielle, sociale et psychologique des enfants d’Afrique». «Récemment, on a transformé un orphelinat de Gisimba, qui est dans un quartier populaire de Kigali. On l'a transformé en école de loisirs, qui devient une soupape de décompression pour tous ces enfants.»

http://www.parismatch.com/Actu/International/Sonia-Rolland-Les-femmes-s-inscrivent-clairement-dans-l-evolution-du-Rwanda-1474949

 

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