(Agence Ecofin) - Alors que le Zimbabwe traverse une crise financière, l’Etat a du mal à trouver les fonds pour payer à temps les producteurs locaux d’or. Certains mineurs préfèrent donc vendre clandestinement l’or à l’étranger, occasionnant un manque à gagner annuel de plus d’un milliard de dollars à l’Etat.
Au Zimbabwe, le gouvernement a acheté 19 tonnes d’or à tous les acteurs présents dans la production aurifère sur son territoire en 2020. C’est ce qui ressort des données de Fidelity Printers & Refiners (FPR) relayées par l’agence de presse Reuters qui précise que cela représente une baisse de 31 % par rapport aux 27,66 tonnes de 2019.
Cette contre-performance s’explique par la réduction de la contribution des orpailleurs et mineurs à petite échelle. Ces derniers n’ont ainsi vendu que 9,35 tonnes d’or l’année écoulée, contre 17,48 tonnes en 2019. Alors que FPR, filiale de la Banque centrale, est seule accréditée par l’Etat pour acheter l’or produit localement, de nombreux orpailleurs préfèrent contourner l’institution, car elle verse de moins en moins leurs contreparties à temps.
Selon le gouvernement, la valeur de l’or qui échappe aux centres d’achats officiels disséminés dans le pays atteindrait 1,2 milliard $ chaque année. L’ONG International Crisis Group évoque de son côté le chiffre de 1,5 milliard $ comme manque à gagner pour les caisses publiques.
Il faut souligner que si l’Etat arrive malgré tout à juguler le phénomène, la contribution des mineurs artisanaux risque encore de baisser cette année. Avec l’interdiction du mercure dans l’exploitation minière annoncée fin 2020, les orpailleurs auront beaucoup plus de difficultés à extraire le métal jaune.
Emiliano Tossou
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