(Agence Ecofin) - La Convention de Minamata adoptée en 2013 prône la fin progressive de l’utilisation du mercure dans l’industrie. En rejoignant ce traité, le Zimbabwe interdit l’utilisation du métal dans l’exploitation minière sur son territoire, faisant des orpailleurs les premières victimes de cette ratification.
Le Zimbabwe a ratifié la Convention de Minamata, un traité international qui vise à protéger les populations et l’environnement des effets néfastes du mercure. Selon les informations relayées par le média local The Herald, ce vote à l’Assemblée nationale vient interdire l’utilisation du métal dans l’exploitation minière, ainsi que dans certains équipements industriels.
Zimbabwe has ratified the #MinamataConvention banning the use of #mercury in mining and regulatory measures for its release from industrial equipment like boilers, incinerators and power stations among others | @METHI_Zimbabwe #Zimbabwe| https://t.co/PAPFiEOKBV
— Advocates4Earth (@Advocates4Earth) December 29, 2020
Dans le cas du secteur minier, le mercure est principalement utilisé dans l’exploitation artisanale de l’or où il est mélangé au minerai contenant le métal jaune afin d’extraire ce dernier grâce à un processus extrêmement toxique et polluant. Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement relayé par l’OMS, l’extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or représente jusqu’à 37% des émissions de mercure et la source la plus importante de pollution mercurielle de l’air et de l’eau.
« Une exposition aiguë ou chronique peut être mortelle ; l'Organisation mondiale de la santé le classe parmi les dix produits chimiques les plus préoccupants pour la santé publique », explique Mangaliso Ndlovu, ministre de l’Environnement et du Changement climatique.
Trouver une alternative
Dans ces conditions, l’interdiction du métal argenté est tout à fait justifiée mais constitue malgré tout une épine dans les pieds des orpailleurs zimbabwéens. Si d’autres moyens d’extraction du métal jaune existent, ils sont plus coûteux et plus difficiles à utiliser pour des personnes travaillant seules.
L’Etat doit donc trouver un moyen de les rendre accessibles au plus grand nombre d’orpailleurs. Un tel mécanisme pourrait d’ailleurs favoriser leur intégration dans le circuit formel, car l’exploitation artisanale ne profite pas encore suffisamment aux caisses nationales.
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