(Agence Ecofin) - L’Afrique du Sud et Madagascar sont les deux principaux producteurs africains de nickel, mais l’importance du métal dans les batteries électriques et donc dans la réussite de la transition énergétique pousse d’autres pays du continent à envisager la valorisation de leurs gisements.
Tembo Nickel Corporation Limited (TNCL), filiale de la compagnie minière britannique Kabanga Nickel, a obtenu le 27 octobre une licence minière spéciale (SML) pour le projet de nickel Kabanga. Selon Doto Biteko, le ministre tanzanien des Mines qui a signé le bail minier, l’exploitation de ces gisements devrait rapporter 17,2 billions de shillings (7,5 milliards $) à l’Etat sur 33 ans.
Today we are excited to attend the Tembo Nickel Special Mining Licence event.#nickel #Tanzania #kabanga #kabanganickel #mininglicence pic.twitter.com/6PoDw0Pu55
— Kabanga Nickel (@KabangaNickel) October 27, 2021
« Avec le SML en main, les activités de développement actuellement en cours sur le projet de nickel de Kabanga peuvent maintenant s’accélérer à plus grande échelle. Kabanga sera essentiel pour assurer l’approvisionnement en métaux de batterie, indispensables à la transition mondiale vers une économie à faible émission de carbone », a commenté Chris Showalter, PDG de Kabanga Nickel.
Pour un investissement total de 412 millions $ selon l’étude de faisabilité, la mine de Kabanga produira en moyenne 600 000 tonnes/an de minerai pendant les cinq premières années d’exploitation, puis 2,2 millions de tonnes par la suite. La transformation du minerai se fera localement grâce à une raffinerie qui sera construite dans le district de Kahama. Elle devrait produire en moyenne 33 107 tonnes de nickel raffiné par an, 4 698 tonnes de cuivre et 2 509 tonnes de cobalt. Il faut dire que le projet héberge 58 millions de tonnes de minerai pour 1,52 million de tonnes de nickel contenu, mais aussi 190 000 tonnes de cuivre et 120 000 tonnes de cobalt, selon les dernières estimations.
Tirer profit de la transition énergétique
Alors que la compagnie australienne Peak Resources veut lancer la construction de la mine de terres rares Ngualla l’année prochaine, l’entrée en production prochaine de la mine de Kabanga viendra effectivement accroitre le rôle de la Tanzanie dans la transition énergétique. Les éléments de terres rares, le nickel, le cobalt et le cuivre sont en effet autant de métaux essentiels à cette transition, en raison de leur utilisation dans les batteries des véhicules électriques, le solaire et l’éolien.
Preuve de cette importance croissante, les prix du cuivre, du cobalt et du nickel sont tous sur une pente ascendante depuis plusieurs mois à la bourse des métaux de Londres (LME). Le nickel s’est ainsi négocié à près de 20 000 $ la tonne jeudi 28 octobre, en hausse de 27 % en glissement annuel. Après avoir atteint un record historique à plus de 10 000 $ la tonne cette année, le cuivre de son côté est légèrement en baisse, mais tous les contrats à terme (un à six mois) sur le LME se négocient à plus de 9 500 $ la tonne. Enfin, le prix du cobalt au comptant est passé de moins de 35 000 $ la tonne fin septembre 2020 à près de 53 000 $ un an plus tard.
Conformément à l’accord-cadre signé en début d’année avec la compagnie, rappelons que l’Etat tanzanien détient 16 % d’intérêts dans TNCL, ainsi qu’une redevance minière de 6 % sur les revenus du projet. Avec notamment plus de 1 000 emplois créés, la mine et la raffinerie devraient aider le gouvernement à atteindre une contribution de 10 % au PIB pour le secteur minier d’ici 2025, avec des revenus miniers qui devraient augmenter de 33 % d’ici 2023-2024.
Emiliano Tossou
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