(Agence Ecofin) - Si le Burundi est depuis 2017, le seul producteur africain de terres rares, plusieurs pays du continent ont compris l’intérêt économique que représente l’exploitation de leurs gisements. La Tanzanie en fait partie et, avec le projet Ngualla, entend également devenir une alternative à la Chine.
En Tanzanie, l’australien Peak Resources veut lancer la construction de la mine de terres rares Ngualla d’ici la fin 2022. C’est l’annonce faite le 22 juillet par la compagnie minière australienne qui précise qu’elle va, pour cela, négocier des accords de financement et de prélèvement au cours des prochains mois.
ASX-listed Peak Resources getting approval for its Special Mining License in Tanzania.
— Altona Rare Earths PLC (@Altona_REEs) July 22, 2021
Their Ngualla Project demonstrates the high grade and strategic nature of rare earth projects in Africa.#ANR advancing its #RareEarths strategy and projects in Africa. https://t.co/BDV2e4X5Na
Ces nouveaux développements interviennent alors que les autorités tanzaniennes ont approuvé l’octroi d’une licence minière spéciale à PR NG Minerals, filiale locale de Peak Resources. Avec cette autorisation gouvernementale, la présidente Samia Suluhu confirme à nouveau sa volonté de marcher dans les pas de son prédécesseur John Magufuli en ce qui concerne le secteur minier au moins, puisque c’est sous le mandat de ce dernier que les autorités avaient annoncé l’octroi de cette licence.
« Ce projet représente une opportunité passionnante pour la Tanzanie de jouer un rôle mondial important dans l’approvisionnement en éléments de terres rares d’importance stratégique », a déclaré l’honorable Doto Biteko, ministre des Minéraux.
Ce dernier s’attend à voir le projet créer de nouveaux emplois pour la population, jusqu’à 600 emplois directs en phase de construction et 220 en phase d’exploitation, mais aussi générer des revenus supplémentaires en termes de dividendes, taxes et redevances pour l’Etat. Cela coïncide avec l’objectif du gouvernement de voir les recettes publiques liées au secteur minier augmenter de 33 % d’ici 2023-2024.
Selon les estimations de Peak Resources, son projet Ngualla héberge des réserves de minerai de 18,5 millions de tonnes titrant 4,8 % d’oxyde de terres rares (REO) et des ressources minérales atteignant 214,4 millions de tonnes à 2,15 % de REO. Pour exploiter ce potentiel, la compagnie devra investir 200 millions $.
En parallèle aux efforts entrepris en Tanzanie, rappelons que Peak Resources s’efforce de mettre en place une raffinerie au Royaume-Uni, afin de traiter le concentré de terres rares qui sera produit à Ngualla.
Emiliano Tossou
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