(Agence Ecofin) - Le minage de bitcoins est une activité énergétivore. Une aubaine pour certaines compagnies pétrolières qui peuvent, grâce à cette opération, limiter leurs émissions de CO2 tout générant des revenus.
Le producteur de pétrole et de gaz naturel ConocoPhillips a lancé à Bakken, dans le Dakota du Nord, une opération consistant à récupérer du gaz destiné au torchage et à le réinjecter dans une plateforme de minage de bitcoins (BTC). Une activité gourmande en énergie qui consiste à vérifier la validité d’un ensemble de transactions liées à la monnaie électronique.
Il s’agit d’un projet expérimental à travers lequel la société compte limiter non seulement les pertes liées au torchage du gaz, mais aussi les émissions de CO2 qu’elle génère. Le gaz est vendu à une entreprise de minage de BTC qui l’utilise pour couvrir ses besoins énergétiques. En pratique, le gaz, qui est habituellement brûlé par torchage, est utilisé pour alimenter les équipements d’extraction de la cryptomonnaie installés à proximité d’un puits de pétrole.
Le mécanisme a été expérimenté pour la première fois en 2021, aux Etats-Unis et depuis, de plus en plus d’entreprises du secteur se disent intéressées. Cela constituera une façon pour elles de réduire leur impact environnemental dans un contexte d’efforts à l’échelle mondiale pour limiter les effets du changement climatique.
Selon les déclarations d’un représentant du géant pétrolier qui s’est exprimé sur les conséquences environnementales du torchage du gaz, la vision de ConocoPhillips en s’engageant dans le projet est d’éliminer, d’ici 2030, le torchage systématique du gaz.
D’après le rapport « Gas Flaring-Thematic Research » publié en 2021 par la firme britannique d’analyse et de conseils GlobalData, le torchage du gaz naturel fait perdre environ 82 milliards de dollars aux pays producteurs de pétrole, chaque année.
Abdel-Latif Boureima
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17/05/2021 - Aux Etats-Unis, des entreprises minent du bitcoin avec du gaz brûlé à la torché