(Agence Ecofin) - Le secteur minier ougandais est dominé par l’exploitation de l’or. Grâce à la transition énergétique, le pays peut néanmoins diversifier ce secteur et accroitre sa contribution à l’économie, grâce aux ressources de graphite, de terres rares et de cuivre.
Blencowe Resources a publié le mardi 19 juillet les résultats d’une étude de préfaisabilité (PFS) à son projet de graphite Orom-Cross en Ouganda. Cette évaluation propose un plan de développement en plusieurs phases permettant d’atteindre l’entrée en production complète du projet pour 2025.
Après la mise en service d’une usine pilote d’une capacité annuelle de 1 500 tonnes au cours de la deuxième moitié de l’année 2023, la compagnie compte injecter 62 millions de dollars dans la construction d’une usine d’une capacité de 800 000 tonnes par an. Cette dernière et l’ensemble des infrastructures connexes à savoir les routes, canaux de communication, électricité et camp minier, seront achevés d’ici 2024-2025.
Pour sa première année de production, Orom-Cross devrait livrer 36 000 tonnes de concentrés de graphite, avant une montée en puissance progressive jusqu’à 147 000 tonnes par an dès la septième année, pour une durée de vie initiale de la mine estimée à 14 ans. Pour soutenir cette augmentation, deux usines supplémentaires dotées de la même capacité de traitement annuelle de 800 000 tonnes seront mises en place entre 2027 et 2028 d’une part, et entre 2029 et 2030 d’autre part, pour des coûts respectifs de 52 millions $ et 45 millions $.
« Nous avons adopté un profil de production plus conservateur, tant pour le démarrage que pour la montée en puissance ultérieure, afin de préserver la fiabilité et la viabilité de la mise sur le marché de nouveaux produits de graphite », explique Cameron Pearce, président exécutif de Blencowe.
Il faut souligner que les chiffres de la PFS constituent une nette amélioration par rapport à ceux présentés dans l’évaluation économique préliminaire de septembre 2021. En plus de la réduction de 23 % du capital initial nécessaire, l’EBITDA annuel passe à 100 millions de dollars en moyenne, contre 40 millions $ il y a moins d’un an. Cela est lié à la hausse du prix de vente moyen de la tonne de graphite qui est passé entre temps de 1 050 $ à 1 307 $.
Rappelons que l’entrée en production d’Orom-Cross devrait favoriser la diversification du secteur minier ougandais, porté essentiellement par l’or à l’heure actuelle. En plus d’augmenter les recettes de l’Etat, le projet pourrait inciter d’autres investisseurs à s’intéresser au potentiel minier inexploité du pays, avec d’autres ressources qui peuvent participer à la réussite de la transition énergétique, comme les terres rares.
Emiliano Tossou
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